Spectacles - « Un ennemi du peuple »

par telematin

Chroniqueur : Jean-Philippe ViaudL’ambiguïté humaine vue par Henrik Ibsen Mise en scène : Jean-François SivadierAvec Sharif Andoura, Nicolas Bouchaud, Stephen ButelTout commence très bien : Peter Stockmann, le préfet, administre l’établissement de bains qui fait la richesse de la ville ; son frère Tomas, le médecin, est l’un de ses principaux employés et le garant de la qualité des soins offerts aux curistes. En apparence, ils s’accordent donc sur l’essentiel. Pourtant tous les opposent, et il suffit d’une étincelle pour qu’explose leur rivalité, lorsque Tomas découvre que les eaux de l’établissement sont contaminées…Tandis que l’affrontement fratricide s’étend aux dimensions de la cité, Ibsen complique l’intrigue en suivant « une crête risquée entre tragédie et comédie » bien faite pour inspirer la théâtralité ludique de Sivadier, toujours en quête d’un rapport « au présent » entre interprètes et public. Croira-t-on le lanceur d’alerte, qui pousse le souci de vérité jusqu’à risquer la mort sociale ? Comment arbitrer entre les exigences de la justice et les impératifs de l’économie ?Pour Sivadier (qui aborde ici Ibsen pour la première fois, dans une traduction nouvelle d’Eloi Recoing), les deux frères ennemis ne sont peut-être que la double figure d’une entité unique : « l’ambiguïté humaine » du problème soulevé par Ibsen ne se résorbe jamais en une harmonie « humaniste ». Et il se pourrait que rien ne fonde mieux les communautés qu’un mensonge partagé, aux dépens d’un bouc émissaire...Par la Compagnie Italienne avec Orchestre.Traduction d'Eloi Recoing.Odéon - Théâtre de l'EuropePlace de l'Odéon 75006 ParisEntrée du public : Place de l'OdéonMétro : Odéon (lignes 4, 10)RER : Luxembourg (ligne B)Bus : arrêt Théâtre de l'Odéon (ligne 58), Les écoles (lignes 21, 27, 85), Luxembourg (lignes 38, 82, 84), Cluny (lignes 63, 86, 87)

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