Pierre de Villiers: «J’ai observé un fossé se creuser entre ceux qui dirigent et ceux qui exécutent»
par Lopinionfr
«Qu’est-ce qu’un chef ?», c’est le titre du nouveau livre de Pierre de Villiers, publié aux éditions Fayard. L’ancien chef d’état-major revient sur sa genèse: «Je l’ai écrit pour l’ensemble des Françaises et des Français car chacun d’entre nous fait ses choix et est, en quelque sorte, son propre chef (…) J’ai beaucoup voyagé depuis 14 mois, vu beaucoup d’entreprises, des PME au CAC40, beaucoup de jeunes (…) J’ai observé un fossé qui s’est creusé entre ceux qui dirigent et ceux qui exécutent». Il ajoute: «Je crois que l’autorité c’est un échange entre celui qui donne le cap et celui qui exécute. C’est un échange de confiance, d’amitié et le vrai chef, pour moi, c’est celui qui arrive à faire jaillir l’initiative chez ses subordonnés (…)». Ce fossé grandissant, par quoi est-il provoqué ? Un manque d’empathie, des deux côtés ? Une méfiance du peuple vis-à-vis des dirigeants ? «Je crois qu’il faut rétablir cette confiance, explique Pierre de Villiers, et le rôle du chef c’est précisément bien sûr d’amener à la performance (…) mais d’abord à l’adhésion de ses équipes». Dans son ouvrage, Pierre de Villiers affirme encore que la pression exercée sur les dirigeants est devenue énorme. «Les facteurs de pression se multiplient, confirme-t-il. Par l’élargissement de l’espace, la mondialisation, l’accélération du temps… qui presse mais stresse aussi. Ensuite, les nouvelles technologies qui en rajoute une couche supplémentaire en accélérant un peu plus et en complexifiant. Le climat général géostratégique mondial sous le coup des Etats puissances, du terrorisme international, des migrations incontrôlées… tout cela pèse sur les dirigeants». Mais cette pression ne se répercute pas seulement sur les dirigeants, d’après Pierre de Villiers, mais aussi sur ceux qui obéissent. «Le chef, c’est celui qui est absorbeur d’inquiétude et diffuseur de confiance. Mais les chefs n’arrivent pas toujours à encaisser cette pression qui rejaillit sur ceux qui exécutent». Des constats qui s’appliquent à Emmanuel Macron ? «Je partage l’avis du Président, avance Pierre de Villiers, quand il dit n’avoir pas réussi à réconcilier les Français avec leurs dirigeants. C’est le même constat de départ dans mon livre».
Vidéo suivante dans 5 secondes
Autres vidéos
La décision sur un non-lieu pour Auradou et Jegou mise en délibéré - Rugby - Affaire de Mendoza
26 novembre 2024 - lequipe