les autorités ont déployé le GIGN et le Raid, habituellement mobilisés dans les prises d'otage et les opérations antiterroristes. Le Raid était ainsi présent à Trappes, Garges-lès-Gonesse, Bobigny, Nice, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Rennes, Nancy, Lille, Strasbourg, Lyon et Paris, selon nos informations. Le GIGN couvrait de son côté la Seine-et-Marne et l'Essonne. La BRI, elle, était déployée à Paris, dans les Hauts-de-Seine et dans le Val de Marne.
À Lille, où des groupes dispersés de jeunes ont commis des dégradations, sur un secteur où la préfecture avait interdit tout rassemblement et déployé une unité du Raid, ont constaté des journalistes de l'AFP. Mobiles et dispersés, des petits groupes, composés en majorité de jeunes, beaucoup le visage découvert, ont, aux alentours de 21H00, mis le feu à des poubelles et voitures, et dégradé des vitrines sur le boulevard Montebello, près du périphérique du sud de la ville, en dépit d'un impressionnant déploiement policier. Certains ont cassé les vitres d'un supermarché dont ils sont ressortis avec des bouteilles de sodas. Des policiers du RAID sont intervenus à plusieurs reprises à bord d'un quad et d'un véhicule blindé pour les repousser, braquant des lanceurs en leur direction.
À Marseille, une manifestation a débuté en cours de soirée, et des véhicules ont été incendiés un peu partout dans la ville et des magasins pillés. Quelque 400 individus «ont pillé des commerces et déclenché des feux partout», et notamment près de la préfecture, nous a indiqué une source policière. Des «bandes mobiles» ont parcouru le Vieux-Port et la Canebière, détruisant les vitrines, les terrasses des restaurants et incendiant la bibliothèque municipale l'Alcazar. Deux policiers ont été blessés lors des débordements, dont l'un par un projectile ayant frappé ses testicules. Une trentaine d'individus ont finalement été interpellés.
À Toulouse, des feux de véhicule ont été déclenchés, contraignant les forces de l'ordre à répliquer avec des gaz lacrymogènes.
À Lyon et dans sa région, deux bus ont été incendiés, un tramway évacué par la police, et des barricades érigées.
A Rouen, un commerce Sport 2000 a été pillé.
À Clermont-Ferrand, une pluie de mortiers d'artifice s'est déchaînée sur les forces de l'ordre.
A Strasbourg, deux écoles auraient été incendiées.
En Seine-Saint-Denis, «quasiment toutes les communes» ont été impactées, a constaté une source policière, avec des supermarchés pillés à Montreuil et Épinay-sur-Seine. Le magasin Action de Sevran a brulé. Treize bus du dépôt de la RATP d'Aubervilliers ont également été incendiés.
A Fleury-les-Aubrais dans le Loiret, une tentative d'intrusion a aussi été constatée dans un commissariat. À Avignon (Vaucluse), un poste de police municipale a fait l'objet d'une tentative d'incendie.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, un cocktail Molotov a été lancé sur le bureau de police du pôle Laherrère à Pau, a communiqué le préfet.
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