Chroniqueur : Alex Jaffray
Le grand Nougaro aurait eu 90 ans cette année, le 9 septembre exactement. Portrait en musique de l’une des grandes figures de la chanson française, à l’occasion de la sortie d’une intégrale de son œuvre.
Avec Claude Nougaro, la langue française a rencontré le jazz et la chanson s'en est trouvée à jamais bouleversée. De « A bout de souffle à Harlem » en passant par « Dansez sur moi », « Sœur âme » ou encore « Autour de minuit », on ne compte plus ses « revisitations » brillantes de standards.
Commençons facile avec un titre de Chico Buarque compositeur de chansons et romancier brésilien. Il écrit ce titre en 1976 pour un film « Dona Flor et ses trois maris » de Bruno Barreto. Le titre original « O Que sera »
En 1978, Claude Nougaro a adapté « O que será » en français dans une version intitulée…
Tu verras, qui ne garde pas le sens original de la chanson mais juste la musique.
Pianiste de jazz américain du début des années 60, Claude Nougaro rend célèbre e France deux de ces morceaux dont « three to Get Ready » écrit en 1959…
« Three to get ready » s’est ainsi transformé en « Le jazz et la java », Nougaro a aussi repris de Dave Brubeck son blue Rondo à la Turk qui est devenu le titre « A bout de souffle » hommage au film de Godard.
Un peu plus difficile de nouveau Claude emprunte une composition, celle de Sonny Rollins ce coup-ci, datant de 1956, St Thomas, présente sur son album « Saxophone colossus ». C’est depuis devenu un standard de jazz.
Dans les mains de Claude, cela deviendra « A tes seins ».
Rollins est crédité comme compositeur. Mais ce morceau est initialement basé sur une chanson traditionnelle pour enfant provenant des Îles Vierges, que sa mère lui chantait petit. Saint Thomas est l’une des îles constituant les Îles Vierges.
Nougaro ne pioche pas que dans le jazz mais aussi dans les musiques de film. Il s’est inspiré cette fois-ci de la chanson « Girl talk », composée en 1965 pour le film « Harlow », par Neal Hefti (ayant composé le thème de « Batman » dans les années 60). Les paroles sont de Bobby Troup.
Et ça donne « Dansez sur moi » sorti en 71 avec des arrangements signés Jean-Claude Vannier.
A cette même période, Claude Nougaro, qui est dans une période très Brésil, se lie d’amitié avec le guitariste Baden Powell. En effet, depuis 1964 déjà, il injecte des rythmes brésiliens dans ses musiques. Son titre « Berimbau » est lui aussi adapté par Nougaro.
Pour finir un titre de Nat Adderley cornettiste de jazz américain, « Work Song » écrit en 1960.
La mairie du 9e arrondissement de Paris fêtera Claude Nougaro : lundi 9 septembre prochain (jour de son anniversaire) : plaque commémorative, exposition etc.
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