Les difficultés de Thomas Cook remontent loin
par Lopinionfr
Thomas Cook, la plus vieille agence de voyage de la planète, a fait faillite ce lundi. Ses difficultés se sont aggravées ces dernières années, avec les incertitudes géopolitiques et la concurrence internet. Mais on peut retracer ses déboires plus loin encore. Il y a presque dix ans, les Printemps arabes ont fragilisé le modèle de Thomas Cook, dont le produit phare était, pour résumer, la semaine de vacances à la plage à Djerba, ou dans d’autres pays abordables comme la Tunisie, l’Egypte, le Maroc… là-bas, le prix d’un bon hôtel est moins cher que dans leur pays d’origine pour des touristes allemands, britanniques, français… Or les destinations phares de Thomas Cook se sont fermées. Les alternatives, comme la Turquie, étaient un peu plus chères. Pendant ce temps, la concurrence en ligne est arrivée. Pour survivre, d’autres tour opérateurs se sont spécialisés : le Club Med sur la clientèle haut de gamme, Voyageurs du monde sur la forte valeur ajoutée… Thomas Cook, en revanche, n’a pas choisi de niche. En presque dix ans, son chiffre d’affaires n’a pas bougé, à environ 10 milliards de livres. Avec les taux bas, l’entreprise, a pu financer ses pertes opérationnelles en s’endettant. Jusqu’au point de rupture. Une question demeure : pourquoi le gouvernement britannique n’a-t-il pas signé la rallonge de 200 millions de livres demandée par Thomas Cook pour survivre ? Il devra dépenser beaucoup plus, au moins 600 millions pour rapatrier les 150 000 touristes britanniques laissés sur le carreau.
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