Les 4V - Manon Aubry
par telematin
Manifestations du 7 juillet, réaction à la nomination de Michel Barnier… Manon Aubry est l’invitée du 7 septembre Après la nomination de Michel Barnier, jeudi 5 septembre, à Matignon, et sa première interview sur TF1, vendredi 6 septembre, où il s’est dit « prêt à ouvrir le débat sur la question des retraites », il demeure de la colère dans l’air. Côté LFI, notamment, on appelle à des rassemblements dans toutes les villes de France pour pouvoir « manifester contre ce coup de force » d’Emmanuel Macron. Invitée sur le plateau des 4 vérités, samedi 7 septembre, Manon Aubry dénonce ce même coup de force du président. Selon elle, avec cette nomination, l’intention du chef de l’État est claire : « prolonger une forme de Macronisme » plutôt que privilégier une cohabitation, comme il aurait pu le faire avec Lucie Castet, ex-candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon. La question de la réforme des retraites est dans toutes les bouches depuis cette nomination. Michel Barnier changera-t-il la mesure d’âge spécifique actuellement fixée à 64 ans ? En 2021, lors de sa campagne pour la primaire de la droite (Les Républicains), le nouveau Premier ministre avait défendu une retraite à 65 ans. Pour Manon Aubry, qui assure avoir l’intention de « continuer de se battre », il n’existe aucun espoir que cette réforme soit abrogée par le nouvel arrivant à Matignon. « Homme de compromis », « négociateur »… Depuis sa nomination, les qualificatifs soulignant la pondération de Michel Barnier pleuvent. Eurodéputée depuis plusieurs années à Bruxelles, Manon Aubry connaît bien le nouveau Premier ministre, croisé dans les couloirs de Bruxelles alors qu’il fut commissaire européen pendant des années. Plus mitigée, elle parle d’un homme « aux multiples facettes », qui sera « sans doute bien placé pour incarner l’austérité, malheureusement ».Un Premier ministre sensible aux questions écologiques ? À 73 ans, le Premier ministre le plus âgé de la Vème République a roulé sa bosse dans les couloirs du pouvoir. Il a été ministre à plusieurs reprises, notamment de l’Environnement, de 1993 à 1995, sous le gouvernement Balladur. Il a par ailleurs écrit plusieurs ouvrages sur la question écologique. Pour autant, l’invitée politique n’accorde aucune légitimité particulière au Premier ministre sur ce sujet, rappelant qu’en tant que commissaire Européen, il avait notamment défendu des accords de libre échange néfastes pour l’agriculture. Le 7 septembre, la France Insoumise appelle donc à participer à la manifestation contre le coup de force d’Emmanuel Macron. Le parti propose de se mobiliser, entre autres, pour le SMIC à 1600 euros, le blocage des prix, la retraite à 60 ans, la lutte contre le racisme, l’école gratuite et la reconnaissance de l’État de Palestine. « Cette mobilisation s’adresse à tous ceux qui ont exulté le 7 juillet, et aussi à tous les démocrates de notre pays », martèle Manon Aubry. « Parce que si les élections ne servent plus à canaliser notre société, alors à quoi servent-elles ? » Ce rassemblement servira donc avant tout à « ne pas rester les bras croisés » face à ce qui est qualifié de « hold up démocratique » par la gauche. Avec 182 députés, le NFP est arrivé en tête des élections législatives en nombre de sièges. Malgré cette majorité relative, Manon Aubry dénonce un gouvernement « Macron-Le Pen », dans lequel le Rassemblement national a obtenu le droit de censurer plusieurs ministres. « Et ce gouvernement, ce n’est pas ça qui a été présenté dans les urnes en juillet dernier », souligne la députée européenne, déterminée à continuer de lutter.
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