Le Père Preynat, accusé d'avoir abusé, il y a 30 ans, de jeunes scouts âgés de 7 à 15 ans comparaît aujourd'hui devant la justice, à Lyon
par morandini
Le Père Preynat, accusé d'avoir abusé de jeunes scouts il y a trente ans alors qu'il officiait à Sainte-Foy-lès-Lyon, comparaît aujourd'hui devant la justice, à Lyon. Un procès très attendu par les victimes qui, en pleine grève des avocats, pourrait cependant être décalé.Dix victimes mineures au moment des faits se sont constituées partie civile, en plus d'une poignée d'associations. Les plaignants, des scouts âgés de 7 à 15 ans à l'époque, reprochent essentiellement à cet ex-curé, alors réputé brillant et charismatique, des attouchements, baisers sur la bouche et caresses réciproques contraintes, notamment sur le sexe.Âgé de 74 ans, l'ex-prêtre a reconnu la plupart des faits devant la police. Il encourt jusqu'à 10 ans d'emprisonnement. "C'est l'occasion de clôturer une grosse page de ma vie, j'y vais avec de la curiosité, de la sérénité et je veux surtout être sûr de dire tout ce que j'ai à dire à la barre", explique l'une des victimes, Pierre-Emmanuel Germain-Thill, espérant que Preynat sera aussi transparent que lors des confrontations avec ses victimes.De multiples signalements de parents, victimes et membres du clergé, avaient déjà conduit Bernard Preynat à admettre ses fautes devant ses supérieurs en 1991, mais l'Eglise s'était alors contentée de l'éloigner discrètement vers d'autres paroisses de la région. Ce n'est qu'en 2015 que le scandale perce les murs capitonnés de l'institution, lorsque plusieurs anciens scouts aujourd'hui quadragénaires se sont résolus à porter plainte. Dans la foulée, des victimes se regroupent en association, La Parole Libérée, pour "briser l'omerta" et placer la hiérarchie catholique face à ses responsabilités.Très vite, l'affaire Preynat devient le scandale Barbarin. Primat des Gaules depuis 2002, mis au courant du passé de Preynat, l'emblématique cardinal est pointé du doigt pour ne pas avoir informé la justice et maintenu le prêtre en poste dans le diocèse jusqu'en 2015. Une procédure de citation directe le conduit à la barre, et au terme d'un procès médiatique marqué par des témoignages douloureux et poignants, l'archevêque est condamné en mars 2019 à six mois de prison avec sursis. Désormais en retrait du diocèse, il attend la décision de la cour d'appel le 30 janvier.
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