Le journaliste sportif et ex figure du Canal+, Charles Biétry, 79 ans, atteint d'une maladie incurable, confie avoir organisé son suicide assisté en Suisse
par morandini
Atteint de la maladie de Charcot, un mal incurable, le journaliste sportif et ex figure du Canal+ Charles Biétry, 79 ans, confie au quotidien L'Equipe avoir organisé son suicide assisté en Suisse. "On a tout organisé avec ma femme et mes enfants. Je ne veux pas être branché sur une machine pour respirer alors qu'il n'y a plus rien, plus d'avenir. Je ne veux pas souffrir et surtout faire souffrir ma famille (...) Je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté, tous les papiers sont signés", confie-t-il."Tu dois prendre toi-même le dernier cachet. Ce geste-là, c'est facile de dire +je vais le faire+ quand je suis au bord de la mer à Carnac (où il vit, ndlr). Quand on te tend le cachet en te disant que deux minutes après, tu seras mort, ce n'est pas si simple. Mais en tout cas, tout est prêt", développe-t-il, quelques jours après que le président Macron a annoncé un projet de loi sur la fin de vie "d'ici la fin de l'été".Dans ce long entretien, l'ancien journaliste sportif raconte la progression de sa maladie qui se caractérise par une paralysie progressive des muscles, et une espérance de vie n'excédant pas trois à cinq ans, une fois le diagnostic posé."Les étapes, je les connais: membre inférieur, membre supérieur, gorge et larynx... J'en suis là", déclare-t-il. "Ensuite, tu passes aux étapes de col de première catégorie avec la difficulté, voire l'impossibilité, d'avaler (...) L'étape d'après, c'est l'attaque des poumons. (...) Quand cela n'ira plus, je veux arrêter".Charles Biétry raconte également sa routine sportive qu'il continue contre l'avis de ses médecins et qui, estime-t-il, lui a permis de résister pendant un moment à la maladie."Comme je faisais tout pour reconstruire des muscles qui partaient" avant que la maladie ne soit diagnostiquée, "la maladie a mis du temps à sauter aux yeux". "Pour garder le moral, j'ai besoin du sport. Le jour où je ne pourrai plus faire de vélo, cela ira très vite", avance-t-il.
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