Jean-Louis Debré: «On vit dans un monde où la politique est un métier du spectacle, où les politiques n’ont plus d’idées»

par Lopinionfr

Homme d’Etat français, commentateur avisé de nos institutions, Jean-Louis Debré a été successivement ministre de l’Intérieur, président de l’Assemblée nationale et président du Conseil constitutionnel. Il publie Nos illustres inconnus - Ces oubliés qui ont fait la France (Albin Michel). Jacques Chaban-Delmas, Pierre Mendès France, Philippe Séguin… Des «illustres inconnus», parfois très connus. Si l’on a oublié certaines de ces personnalités, c’est parce que “le théâtre de l’Histoire est impitoyable”, estime l’ancien président du Conseil constitutionnel. L’idée de se livre ? «Je vais chaque mois dans une école en France, et j’interroge sur la vie politique, l’histoire politique, explique Jean-Louis Debré. Et je me suis rendu compte que nos enfants qui ont 12, 13, 14 ans, ont complètement zappé l’histoire de la République parce qu’elle n’est pas enseignée», regrette-t-il. «Quand j’interroge aussi sur notre société, je me rends compte que les gens ne croient plus à la loi or notre société a évolué grâce à des lois» et de citer le droit de la famille, le droit des enfants naturels, qu’il juge «aujourd’hui reconnu alors qu’à l’époque les enfants n’avaient aucun droit». Dans Nos illustres inconnus, Jean-Louis Debré dresse le portrait de plusieurs anciens présidents de l’Assemblée nationale. Si «chacun fait ce qu’il veut», il affirme que la démission de François de Rugy au poste de président de l’Assemblée l’a «beaucoup choqué». «La fonction de président de l’Assemblée nationale, quatrième personnage de l’Etat, doit durer cinq ans pour pouvoir avoir de l’autorité, à la fois sur le monde parlementaire et sur le monde des administrateurs de l’Assemblée, selon lui. Il faut être un patron qui s’impose.» Sur le rôle de l’Assemblée, il considère qu’«elle est la première des institutions, elle est plus importante que le Sénat. Dans l’équilibre des institutions, il faut naturellement que son président ne soit pas le petit télégraphiste du président de la République, estime Jean-Louis Debré. Mais aussi qu’il fasse respecter les institutions, à savoir la primauté de l’Assemblée nationale dans le Parlement.»

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