Autisme : Samuel Le Bihan montre la solitude des parents confrontés au handicap, mais aussi les moments cocasses et tendres dans un téléfilm pour France 2
par morandini
Égoïste et accaparé par son travail, un père doit soudainement s'occuper de son fils autiste : dans "T'en fais pas, j'suis là", téléfilm poignant, mais pas larmoyant, diffusé lundi sur France 2, Samuel Le Bihan montre la solitude des parents confrontés au handicap, mais aussi les moments cocasses et tendres qui jalonnent leur quotidien.Le personnage de Jonathan, "qui au début a une forme de lâcheté, de faiblesse", va évoluer au contact de son fils Gabriel, 12 ans, atteint d'une forme lourde d'autisme : une fiction dans laquelle l'acteur d'"Alex Hugo", qui a eu l'idée de ce film, a mis beaucoup d'éléments personnels, lui-même étant le père d'une fille autiste. Le récit s'articule autour du désarroi du père, qui veut d'abord fuir ses responsabilités en cherchant - en vain - d'autres adultes qui pourraient prendre à bras le corps les troubles de son fils.Il montre aussi à quel point il est difficile pour les parents concernés de préserver leur vie professionnelle tout en gérant les crises parfois violentes de leur enfant, ses rendez-vous avec des éducateurs et autres psychomotriciens, et une scolarité souvent à temps partiel. Mais le réalisateur Pierre Isoard - qui a co-écrit le scénario avec Julien Guérif -, montre aussi avec tendresse, et parfois humour, les situations décalées qui naissent des comportements imprévisibles de l'enfant - parfaitement interprété par Roman Villedieu.Le résultat est parfois "drôle, inattendu", observe Samuel Le Bihan. Quand on est parent d'un enfant autiste, "à un moment, il faut accepter qu'on n'a pas une vie comme les autres, qu'on n'est pas toujours dans les codes, pas toujours compris", insiste-t-il. Loin de l'héroïsme, le personnage de Jonathan se laisse souvent gagner par le découragement, mais va apprendre à se rapprocher de Gabriel, malgré sa différence.Entre le père et le fils, "on ne sait pas tellement lequel a le plus besoin de l'autre, lequel est le plus handicapé sur les sentiments", observe l'acteur, qui a également écrit un roman sur ce thème, "Un bonheur que je ne souhaite à personne".Emouvant, le film n'en reste pas moins "assez dur", reconnaît Pierre Isoard. "C'est une histoire romancée mais on ne peut pas tricher, on ne peut pas dire aux gens que +finalement l'autisme c'est pas si terrible+."A la fin, "il n'y a pas de happy end, mais deux personnages qui se sont rencontrés", souligne-t-il. La diffusion du film sera suivie d'un débat animé par Julian Bugier, sur le thème "Vivre avec un enfant autiste", avec la participation notamment de Samuel Le Bihan.
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