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VIDÉO. Un match auprès de Kassem Saïed, le Libanais qui arbitre en anglais sur les terrains bretons

par Ouest France

Arrivé en 2019 du Liban où il évoluait en première division, Kassem Saïed n’a pas abandonné sa vocation de l’arbitrage en France. Ses qualités sifflet en bouche font oublier la barrière de la langue, alors que les joueurs de Régional breton qu’il dirige ne sont pas tous anglophones. Exemple à l'occasion du match de Régional 1 entre l'US Montagnarde et Chartres-de-Bretagne. Inzizac-Lochrist, dans l’ouest du Morbihan. Au détour d’une forêt émerge un stade, comme sorti de nulle part. Mané Braz accueille les rencontres de l’US Montagnarde, club vivotant entre le N3 et le R1 depuis trois décennies. En ce dimanche hivernal au temps couvert, l’équipe reçoit Chartres-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) pour un duel de bas de tableau. Au-delà de la banalité de la rencontre de R1, l’intérêt se niche dans l’homme en noir qui dirige la rencontre.Kassem Saïed a 29 ans, et une trajectoire particulière. En 2019, il a rejoint Lorient (Morbihan), en provenance de Beyrouth (Liban). C'est dans le pays du cèdre qu'il a construit sa première vie, des matches de village à ceux de première division. Il s’est inscrit à l’AFC Académie, seule école pour devenir arbitre élite en Asie, y a suivi des cours et passé des tests physiques en Malaisie. Mais la situation économique du Liban et l’absence de perspective de poursuite d’études dans son domaine (ingénierie des télécoms) l'ont poussé à quitter son pays. Il travaille désormais à Plouzané (FInistère), où il s'épanouit, son doctorat en poche.Il aurait certainement les capacités d’évoluer plus haut, au niveau national. Mais les statuts fédéraux imposent d’être ressortissant d’un pays de l’Union européenne pour y prétendre. Le vit-il comme une injustice, lui qui aura à l’été les diplômes pour diriger en Ligue des champions asiatique ? « Le niveau en France est bien plus élevé. La D1 libanaise correspond au niveau du National ou N2 français. Mais si un arbitre vit, travaille, paie ses impôts et construit son futur en France, pourquoi ne pourrait-il pas y prétendre ? » Il a d'ailleurs demandé la nationalité française, et attend la répons des autorités.Photo : Morgane Le Guen