Interview de Jérôme Déchamp chef de secteur homme poids léger
par FFAviron
Plus de 73 nations sont attendues du 25 aout au 1 septembre à Chungju pour les championnats du monde d’aviron. Un record ! Le précédent date de 2011 à Bled, le Mondial était qualificatif pour les JO. 948 athlètes dans 384 bateaux vont s’opposer pour lors du premier championnat du monde de l’olympiade. La qualité plus que le nombre. L’aviron français sera représenté par seulement six bateaux aux championnats du monde à Chungju, en Corée du Sud. Deux en poids légers (skiff et quatre de pointe), trois en toutes catégories (deux barré, deux de pointe et huit) et un équipage paralympique en deux de couple mixte tronc et bras. Mais cette délégation n’en nourrit pas moins de solides ambitions. Elle peut espérer au moins trois places sur le podium, dont deux dans les disciplines olympiques et paralympiques. En tête de liste, le deux de pointe, formé de Germain Chardin et Dorian Mortelette. Les deux médaillés d’argent aux Jeux de Londres ont connu, jusque-là, une saison très contrastée. Après un solide début, marqué par une victoire lors de la première étape de la Coupe du Monde, à Sydney, les deux Français ont rencontré moins de réussite aux championnats d’Europe à Séville (6es), où ils avaient fait le choix très éprouvant de doubler en deux et en huit de pointe, puis encore à la Coupe du Monde à Lucerne (5èmes). Mais un stage terminal très abouti a replacé le bateau français sur les bons rails. Pour preuve cette analyse de Daniel Fauché, le responsable du secteur toutes catégories à la FFA : « Germain et Dorian ont réalisé de très belles choses ces dernières semaines à Bellecin (Jura). Les indications données par leurs chronos et par la course à handicap effectuée mercredi 14 août permettent d’avancer qu’ils ont retrouvé leur niveau de l’année olympique. » Leur objectif est clair : une place sur le podium, au terme d’une course qui devrait être, une nouvelle fois, dominée par les Néo-Zélandais Bond/Murray. Moins installé dans le paysage de l’aviron mondial, le huit masculin ne peut nourrir la même ambition. Ses rameurs vont disputer à Chungju leur premier championnat planétaire dans cette embarcation. Sur le papier, ils ne peuvent prétendre à un podium. Mais les progrès réalisés lors du stage terminal, à Bellecin, ont fait naitre certains espoirs dans le camp français. Daniel Fauché explique : « Un très gros travail a été réalisé, place par place, sur la cohésion de ce bateau. Il dégage aujourd’hui une belle harmonie et beaucoup de puissance. Il a grimpé une marche. Je suis impatient de le voir à l’œuvre en Corée du Sud car ce huit possède désormais une vitesse et une cohésion rarement vues dans l’aviron français ces dernières années. » Le troisième bateau français toutes catégories engagé, le deux barré, est composé de Mathieu Moineaux et Laurent Cadot, les deux remplaçants du huit. En poids légers, le plus solide espoir de médaille repose sur les épaules de Jérémie Azou. Le rameur d’Avignon aurait dû disputer le championnat du monde en deux de couple, avec Stany Delayre. Un bateau invaincu cette saison, vainqueur au championnat d’Europe à Séville puis en Coupe du Monde à Lucerne. Mais une collision avec un autre équipage, fin juillet à Bellecin, a brisé net son élan. Blessé au dos, puis rapidement hospitalisé, Stany Delayre a été contraint de renoncer. Privé de son complice et équipier, Jérémie Azou a fait logiquement le choix de s’aligner en skiff, une discipline où il détient le record du monde en moins de 23 ans. Ses chances ? « Il peut légitimement prétendre au titre mondial, suggère Jérôme Dechamp, le responsable du secteur poids légers. Jérémie connaît très bien le skiff, il se prépare dans ce bateau une grande partie de l’hiver. Il a vite retrouvé ses marques et hissé sa motivation à la hauteur du défi à relever. » Le jeune rameur français se présentera en Corée du Sud avec, derrière lui, un mois entier de préparation spécifique. Et l’envie de décrocher une médaille d’or, malgré une concurrence annoncée très relevée en cette année postolympique. À l’image du huit, le quatre de pointe PL (Solforosi, Raineau, Mouterde, Baroukh) a su profiter du long stage terminal pour muscler ses ambitions. Jérôme Dechamp explique : « À Lucerne, le bateau a révélé un manque de vitesse de base. Nous avons donc travaillé sur le coup d’aviron. Les gars sont entrés dans le stage en prenant le projet à bras le corps. La coque a beaucoup progressé. Ce quatre de pointe peut viser une finale A. Après, tout est possible, mais ce bateau reste jeune et encore en construction. » En deux de couple mixte tronc et bras, Perle Bouge et Stéphane Tardieu, médaillés d’argent aux Jeux Paralympiques et invaincus dans leur catégorie cette saison rêve de terminer sur la plus haute marche après avoir remporté deux médailles d’argent aux mondiaux 2010 et 2011.
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