À Chabanon, on a testé pour vous... le Yooner !

Avec les nouvelles chutes de neige tombées en début de semaine, je suis retourné dans les stations de ski pour tenter une nouvelle glisse insolite : le Yooner. Un siège fixé sur un unique ski largement inspiré de son ancêtre le Paret, utilisé autrefois par les écoliers dans la vallée de Manigod en Haute-Savoie. Une sorte de luge fabriquée par les parents, il y a plus d’un siècle, avec du bois de récupération. Aujourd’hui, il est toujours utilisé, mais a eu droit à plusieurs versions modernisées, dont le Yooner qui offre un siège baquet amorti. Ce n’est pas la première fois que je rencontre cet objet, une de mes connaissances l’expérimente, mais ça m’a toujours intrigué. Est-ce réellement pratique et surtout, est-ce amusant ? Des questions dont je suis allé chercher des réponses. Pour cela, direction la station de Chabanon, au magasin "Noël Sport" qui loue cet équipement pour 14 euros la journée à partir de 8 ans. À l’intérieur, les clients venus profiter de la neige viennent trouver leur bonheur. On y trouve tout type de ski, mais perchés sur une étagère en bois, 12 Yooners y sont rangés. Une pratique simple à maîtriser Par la pointe des pieds, la responsable en récupère un avant de me le poser sur les bras. Surpris par sa taille, je m’attendais à quelque chose de plus grand et plus lourd, ce qui n’était finalement pas le cas. "C’est la première fois que t’en fait ?" me demande la responsable, Nathalie Tron. "Tu vas voir, c’est très facile à prendre en main". Elle continue en expliquant que même ceux qui n’ont jamais skié peuvent le manier. "J’ai beaucoup de groupes d’amis qui viennent en louer pour descendre les pistes ensemble. C’est très sympa quand on est plusieurs". Pour le coup, je serais seul. Enfin pas tout à fait, j’ai prévu d’être accompagné par Alexis Isoard, directeur de l’ESF Chabanon - Le Grand-Puy qui a accepté de m’apprendre les bases. "Avec ça, tu seras assis à 20 cm du sol et pour tourner, c’est comme la moto". Ça tombe bien, j’en ai jamais fait, mais j’ai compris. Il faut se pencher sur un côté pour qu’une des extrémités du ski racle la neige. Très utile pour slalomer et surtout réduire sa vitesse. Équipé d’un manche pour aider à la direction, il manque cependant un frein. "Pour cela, on doit se servir de ses pieds". Ils frotteront le sol comme avec une luge classique. Interdit dans les téléskis Avant même de commencer, je relève un point négatif. Il est interdit dans les téléskis. Pour monter au sommet des stations, il existe cependant deux techniques : le télésiège ou la marche. La remontée mécanique n’étant pas au centre de Chabanon, c’est à pied que j’ai dû grimper quelques mètres. "C’est pour cette raison que l’on ne fait plus de cours pour le moment. Ça ne fonctionne pas ici. Mais pourquoi pas en refaire si on aperçoit une forte demande", explique le directeur. Installé sur le siège, j’accroche la lanière à mon pied et je me lance. Au premier virage, je bascule trop sur la gauche et m’écroule dans la neige. Deuxième virage également. Mais malgré ces nombreuses chutes, j’ai su trouver la technique pour le manier. Ne pas trop se pencher ni mettre son dos trop en arrière. C’est lors de l’arrivée au niveau du moniteur que ça se corse. Avec la vitesse obtenue, s’arrêter demande un peu plus de maîtrise. J’ai de nouveau terminé au sol, mais je n’en doute pas que les prochaines descentes me feront progresser. Où faire du Yooner ? Très maniable et facile d’apprentissage, elle offre à tous ceux qui souhaitent en pratiquer, une glisse plus ludique et des sensations similaires au ski. "C’est accessible pour tout le monde. Les grands skieurs et ceux qui en ont jamais fait", complète Nathalie Tron, responsable du magasin Noël Sport à Chabanon. Aussi, le siège étant à 20 cm du sol, le risque de se blesser reste faible. Cette rapidité de prise en main a permis au Yooner de se faire accepter par près d’une soixantaine de stations françaises, dont celles des Alpes-de-Haute-Provence. Certaines d’entre elles proposent également des moniteurs et des cours particuliers pour apprendre à le manier, notamment à l’école de ski de Montclar. Accessible sur les pistes de luges, mais également de ski, il reste cependant interdit sur les téléskis sans accessoires adéquats, comme le Yoolift. Le prix reste abordable pour en louer et ne demande pas plus d’une simple tenue de ski ainsi que des après-skis pour l’utiliser. Pour ce qui est du casque, il reste tout de même recommandé comme tout sport de glisse.