Attaque à Trappes. Que sait-on de Kamel S, qui a tué sa mère et sa sœur ?
par Ça Zap - Extraits TV
Attaque à Trappes. Que sait-on de Kamel S, qui a tué sa mère et sa sœur ? Kamel S. a tué, jeudi matin, deux membres de sa famille et blessé grièvement une passante à Trappes avant d'être abattu par la police. L'acte a été revendiqué par le groupe État islamique mais les autorités privilégient la piste du différend familial. Cet homme de 36 ans, qui aurait été atteint de troubles psychiatriques, était bien connu du voisinage. Aux alentours de 9 h 30, jeudi 23 août, un homme a mortellement poignardé dans une petite rue pavillonnaire de Trappes (Yvelines) sa mère de 71 ans ainsi que sa sœur de 49 ans, blessant aussi grièvement une passante de 66 ans, habitante du quartier. À l'arrivée des forces de l'ordre dans ce quartier de l'ouest de cette ville de la région parisienne, l'homme, retranché dans un pavillon, en est sorti « un couteau à la main » avant d'y retourner en vociférant. « Allah Akbar, si vous rentrez je vous fume », a-t-il ainsi lancé aux policiers, selon le procureur de la République de Versailles. Il est ensuite ressorti et a avancé vers les policiers, tout en « refus [ant] d'obtempérer à leurs sommations ». Ces derniers ont alors utilisé « deux pistolets à impulsion électrique » puis tiré deux coups de feu dont l'un a tué le suspect, précise le communiqué du Parquet. Une enquête a été ouverte pour « assassinat, tentative d'assassinat et menaces de mort sur personnes dépositaires de l'autorité publique ». Rapidement, l'acte a été revendiqué par le groupe État islamique via son agence de propagande, mais les motifs du geste de cet homme ne semblent pas si clair. Que sait-on de lui ? Un ex-conducteur de bus 36 ans Kamel S. avait 36 ans. Il a été conducteur de bus à la RATP jusqu'en 2016, date à laquelle il avait été licencié par la RATP pour « non-respect d'une clause de son contrat de travail relative à la laïcité », a fait savoir la société de transport. Il avait alors arrêté son bus en tenant des « propos incohérents » et en « invoquant Allah », poussant l'entreprise à signaler les faits aux autorités. Il avait dans la foulée été fiché pour radicalisation islamiste. Selon des habitants présents sur lieux jeudi, il se serait inscrit pour être conducteur VTC. Il était séparé de sa femme et n'avait pas vu ses trois enfants depuis longtemps, toujours selon des riverains. Il vivait chez sa mère. La famille connaissait des tensions autour de l'héritage paternel, selon une source proche de l'enquête : Kamel S. avait déposé une plainte pour abus de confiance contre ses deux soeurs, plainte classée sans suite en 2017. Par ailleurs, l'homme était « connu de la justice pour avoir été condamné en 2003 pour une infraction militaire », a indiqué le parquet de Versailles. Quel rapport à la religion ? Il était « fiché S », a indiqué le parquet, qui a ajouté que cet homme avait fait l'objet de trois procédures distinctes qui n'avaient « pas donné lieu à poursuites », dont l'une pour apologie du terrorisme « classée sans suite en 2016 au motif que l'infraction était insuffisamment caractérisée », a détaillé le parquet. Cette procédure avait été engagée après son licenciement à la RATP. « On parle de terrorisme mais c'est pas un terroriste, c'est un mec qui a pété les plombs », estimait Pascal, 59 ans, qui habite dans un immeuble voisin. « Apparemment, c'est un drame familial, ça n'a rien a voir avec la religion », abondait Saïd, un électricien de 35 ans qui dit avoir été au collège avec l'assaillant. « C'était quelqu'un de super gentil, super ouvert, une personne très bien même si c'était un petit nerveux », a-t-il ajouté. Selon des riverains, Kamel S. était assez éloigné de la religion. Adama, un ami d'enfance, a assuré à France Info : « Il n'était pas pratiquant. La piste terroriste, impossible. C'est l'acte d'un déséquilibré, c'est triste. Il était fragile psychologiquement après une séparation avec sa femme, c'est tout. » Le profil d'un « déséquilibré » ? Kamel S. présentait davantage le profil d'un « déséquilibré » que d'un « engagé » pouvant répondre aux « ordres et consignes » d'une organisation terroriste comme l'État islamique, a résumé Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur jeudi lors d'un point presse sur les lieux de l'attaque. Il avait « un problème psychiatrique qui apparaît important », a-t-il ajouté. Parquet de Versailles, dans un communiqué jeudi soir, a précisé : « Les investigations se poursuivent afin de déterminer les circonstances et le déroulement exact des faits ainsi que les motivations de leur auteur, à ce jour encore incertaines. » L'enquête estconfiée à la Direction régionale de la police judiciaire de Versailles. Mais le parquet de Paris, compétent pour les affaires de terrorisme, a fait savoir jeudi qu'il suivait « de très près les premières investigations, en observateur ».
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