Thierry Machuel : Maternidad op.37 (extraits)
par francemusique
Sous la direction de Morgan Jourdain, et avec l'Ensemble Links, la Maîtrise de Radio France interprète deux extraits de Maternidad, oeuvre pour choeur d'enfants et percussions composée par Thierry Machuel.Nino mexicano (Le petit mexicain)La tierra n°3 (La terre)« On entend plus d’une merveille au tambour indien de la Terre. » L’oreille au sol, on écoute le feu, les cascades et les rivières, la hache des hommes et les bêtes. Car la poésie est sonore, par ses images et ses propres phonèmes. Thierry Machuel laisse alors la poésie parler d’elle-même. La musique est un support, un moyen de diffusion supplémentaire, une simple messagère. Parce qu’un texte ne peut être un prétexte, les notes jamais ne l’emportent sur les mots.Combinant librement les vers afin de créer de nouvelles histoires, retenant des poésies de toutes les époques et de toutes les origines, Thierry Machuel n’agit pas moins en poète. Dans Maternidad, il retient trois textes de Gabriela Mistral, « la plus grande poétesse chilienne du XXe siècle ». Premier prix Nobel de littérature décerné à un auteur hispano-américain, elle parle « de l’enfance, des mystères de la vie et de la mort, ici d’une maternité rêvée, pleine de tendresse et d’amour pour son peuple ».Tendant des passerelles entre la littérature et son public, la musique trouve aussi sa signification dans le fait d’être chantée, et de s’ancrer dans une pratique vocale et collective. Chanter ensemble plutôt que chacun de son côté, voilà une pratique qui n’a rien de neutre. « En ces temps de morosité, de profonde incertitude sur le devenir de la planète, que peut apporter le chant choral ? » demande Thierry Escaich. « N’y a-til rien de plus urgent à faire que de chanter ? Mais qu’est-ce que cette expérience du chanter ensemble, sinon une manière, choisie, de former une communauté humaine, contre l’individualisme et l’émiettement de notre société ? » Ce questionnement pourrait être celui de tout ce concert, à la croisée des continents, entre peuples du Sud et peuples du Nord, poésie savante et poésie populaire.La musique alors s’efface, et d’un simple accompagnement de marimba, motif obstiné se déformant progressivement, fait resurgir toutes les mélodies de la Terre. De la rencontre du poète et du compositeur, du chœur et du public, naît une unité nouvelle. « Face au public, il est évident que le chant nous porte, et qu’après avoir vécu le chanter ensemble, on peut alors passer à une dimension plus vaste, celle du dialogue avec l’autre, vers l’extérieur de notre communauté, aussi heureuse soit-elle, si l’on veut éviter les pièges du communautarisme. »
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