Sibelius : Symphonie n°2 en ré majeur op 43
par francemusique
L'Orchestre Philharmonique de Radio France interprète la Symphonie n°2 en ré majeur op 43 de Jean Sibelius sous la direction de Mikko Franck. Concert enregistré le 10 avril 2024 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.#Sibelius #Symphonie #MikkoFranck Sibelius amorce la composition de cette partition orchestrale quelques mois après avoir fait entendre sa Première Symphonie dans plusieurs pays d’Europe. Son tempérament naturel le pousse de nouveau vers la musique à programme car il envisage d’abord un poème symphonique, inspiré par le personnage de Don Juan, puis par la Divine Comédie de Dante (peut-être sous l’influence du climat de l’Italie, où il séjourne au début de l’année 1901). Il choisit finalement le cadre traditionnel d’une partition en quatre mouvements, accueillie plus triomphalement encore que la symphonie précédente : le 8 mars 1902, le succès est tel que l’œuvre est redonnée trois fois dans la semaine qui suit, chaque fois devant une salle comble.Le public perçoit en effet la musique de Sibelius comme une lutte contre l’occupant russe, lequel resserre son étau depuis que Nikolaï Bobrikov a été nommé gouverneur général de la Finlande : une partie des droits constitutionnels est supprimée, la censure se montre de plus en plus sévère ; en 1900, le russe devient la langue administrative ; l’année suivante, une loi institue la conscription. Dès lors, les Finlandais entendent la conclusion majestueuse et rayonnante de la Symphonie n° 2 comme la promesse de lendemains qui chantent. En dépit d’une émancipation des modèles dont la Symphonie n° 1 portait la trace, Sibelius n’a pourtant jamais manifesté l’intention de diffuser un message politique.En outre, l’apogée solaire de la partition ne sonne pas comme une victoire à l’issue d’un âpre combat, à l’inverse de ce qui se produit dans les Symphonies n° 5 et n° 9 de Beethoven (auquel le compositeur finlandais ne manque pas d’être comparé). Le début du premier mouvement frappe certes par son indécision, par ses motifs qui semblent s’interrompre avant d’avoir été entièrement exposés. Mais cet Allegretto n’a rien de tragique ; il se colore d’ailleurs de teintes pastorales, un climat également présent dans la partie centrale du Vivacissimo. Sibelius invente ici une façon de construire le discours musical à partir d’éléments fragmentaires qui s’accolent et se combinent pour créer peu à peu une continuité. Son imagination sonore n’est pas en reste : on songera par exemple à la ligne des contrebasses et violoncelles en pizzicato au début du deuxième mouvement, à laquelle se superpose la mélodie des bassons (qualifiée de « lugubre » sur la partition) ; ou, plus loin dans cet Andante, au bourdonnement produit par le motif tourbillonnant des violons.Sibelius réalise aussi une subtile synthèse entre « musique pure » et musique à programme, puisque sa partition conserve quelques souvenirs du poème symphonique projeté. Sur son manuscrit, en face de la mélodie « lugubre » des bass
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