Tuerie chez les Leprince
par Karl Zero
Rebondissement : à lire après visionnage ! "Sud Ouest", 22/04/2016: L'affaire Leprince a-t-elle livré tous ses secrets? Dany Leprince était-il seul quand il a massacré la famille de son frère? À qui appartiennent ces mystérieux ADN relevés sur la scène de crime et cette trace de chaussure Doc Martens taille 41 ? Quel sens peut-on accorder à la découverte, en 2007, dans une carrière située à une vingtaine de kilomètres des lieux du massacre, d'un couteau gravé « Leprince » ? Et surtout, comment interpréter les quatre versions différentes des faits livrés successivement aux enquêteurs par Martine, l'ex-épouse du meurtrier qui lâcha, lors d'une expertise psychologique, qu'elle avait « peut-être tué quelqu'un ». Vingt et un ans après le drame, les multiples zones d'ombres qui planent toujours sur le quadruple meurtre de Thorigné-sur-Dué (Sarthe) vont-elles enfin être levées ? C'est tout l'enjeu d'une nouvelle information judiciaire contre X qui a été ouverte par le parquet du Mans pour meurtre et complicité de meurtre. Cette nouvelle procédure ne concerne pas Dany Leprince, condamné définitivement en 1997 à la perpétuité, pour avoir tué son frère, sa belle-soeur ainsi que deux de leurs trois enfants. Dans la nuit du 4 au 5 septembre 1994, Christian Leprince, sa femme Brigitte et leurs deux filles alors âgées de 7 et 10 ans, ont été massacrés à la feuille de boucher dans leur maison de ce petit village situé à l'est du Mans. Seule Solène, deux ans, a été épargnée. Trois ans plus tard, le frère et voisin de la victime est condamné, du fait de ses aveux partiels. Les années passent, les procédures judiciaires et les contre-enquêtes amènent à une requête en révision de ce procès que la Cour de cassation refuse. Le 19 octobre 2012, Dany Leprince bénéficie finalement d'une libération conditionnelle. On croit l'affaire terminée. C'est sans compter l'opiniâtreté de Robert Leprince, 77 ans. À l'automne 2014, le père de Dany et de Christian dépose plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d'instruction du Mans. Après avoir reçu le feu vert de la Cour de cassation qui lui confirme que l'affaire n'est pas prescrite et considérant également que des éléments nouveaux sont apparus dans la procédure à l'occasion de la demande de révision, le parquet ouvre donc une nouvelle enquête, le 31 décembre 2014, et co-saisit deux juges d'instruction. D'après nos informations, les magistrats, qui n'ont encore entendu personne, ont désormais la lourde tâche de réunir et de dresser l'inventaire de tous les scellés de cette affaire, afin de les passer au crible des nouveaux outils de la police scientifique. Seul hic : ils devront désormais composer avec la destruction d'une partie de ces preuves qui avait été ordonnée par le procureur du Mans, à l'issue du procès d'assises de 1997. Pas sûr que cela facilite leur travail pour lever les mystères d'une affaire qui n'en finit pas de susciter autant d'interrogations que d'hypothèses les plus folles.
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