Assange, coupable d'avoir été un vrai journaliste...
par Karl Zero
...dans un monde où il n'y en a plus guère. Hier 1er octobre, Julian Assange a fait sa première apparition publique depuis quatre mois, depuis sa libération de la prison de Belmarsh, au Royaume-Uni, après 14 ans de détention... L'audition a été organisée par la Commission des questions juridiques et des droits de l'homme de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe. M. Assange a déclaré aux parlementaires : « Je veux être tout à fait clair. Je ne suis pas libre aujourd'hui parce que le système a fonctionné. Je suis libre aujourd'hui parce qu'après des années d'incarcération, j’ai plaidé coupable d’avoir fait du journalisme. J'ai plaidé coupable d'avoir recherché des informations auprès d'une source, et j'ai plaidé coupable d'avoir informé le public de la nature de ces informations ». C'est peut-être un détail pour vous...Mais pour moi, ça veut dire beaucoup ! Comme l'écrivait Laurent Dauré (journaliste et fondateur du Comité de soutien Assange) dans le Monde Diplo en aout: "(S)a libération n’allège pas la responsabilité de ses persécuteurs. Dans ce domaine, Washington, Londres et Stockholm ont agi avec la complicité d’une institution censée dire la vérité au pouvoir et protéger les innocents : la presse, pour une fois assez peu confraternelle (...)La collaboration des médias à la persécution du fondateur de WikiLeaks discrédite encore plus une profession à bout de souffle. Et elle isole encore plus les journalistes intègres." Les écrits restent : « Un divulgateur imprudent qui a mis des vies en danger » (The New York Times, 27 juin 2024), « quelqu’un qui recherche la publicité » (BBC, 25 juin 2024), « soupçonné de servir les intérêts de Moscou » (FranceInfo, 25 juin 2024), bref, un « personnage trouble » (Le Monde, 27 juin 2024)... La "confraternité" sévissait déjà avant : « Enigmatique et controversé “cyber-guerrier” » (Lexpress. fr, 19 mai 2017), « héros controversé d'une transparence un peu trouble “ (Lepoint.fr, 7 septembre 2020), ” héros controversé de la liberté d'expression “ (Agence France-Press, 10 décembre 2021, via Là-bas si j'y suis, 13 décembre 2021), ” personnage controversé au centre de théories du complot “(!!!) (” Complorama », Franceinfo, 29 avril 2022). Médiapart, censé pourtant être plus "indépendant" s'en méfiait aussi comme de la peste (14 avril 2019) : "Les raisons légitimes d'être indifférent au sort de Julian Assange, arrêté jeudi 11 avril par la police britannique dans l'ambassade d'Equateur où il s'est réfugié depuis près de sept ans, sont nombreuses : les accusations de violences sexuelles en provenance de Suède ; son aventurisme égocentrique dans la gestion de WikiLeaks qui lui a aliéné ses collègues ; son dérapage éthique dans la diffusion de documents bruts, sans tentative de vérification ni de contextualisation ; sa complaisance pour le moins ombrageuse avec la puissance russe et son jeu géopolitique." Quant au Canard enchaîné (15 décembre 2021) il a fait preuve d'une clairvoyance digne de ses très grands investigateurs : " Assange est parfois confus, ambivalent, irresponsable (comme lorsque des documents non filtrés mettent des vies en danger), inquiétant (au moment de l'élection présidentielle américaine, il avoue sa préférence pour Trump)." Pour fermer le ban, Franc-Tireur, qui n'en rate pas une, ce 3 juillet 2024. Julian Assange serait coupable d'avoir « animé une émission pour Russia Today » : c'était faux ! Merci à Tribunal Populaire pour la traduction de la conférence de Julian Assange
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