“Club Zéro”, de Jessica Hausner, en compétition à Cannes 2023
par telerama
Dans Little Joe (2019), le précédent film de Jessica Hausner sélectionné au Festival de Cannes, une phytogénéticienne créait une fleur qui rend heureux. Quatre ans après ce puzzle maniériste et angoissant, pour lequel Emma Beecham avait obtenu le prix d’interprétation féminine, la cinéaste autrichienne revient en compétition avec ce qui s’annonce comme une nouvelle satire glacée et sophistiquée du modernisme occidental.L’héroïne de Club Zéro est, cette fois-ci, une enseignante manipulatrice : Miss Novak (Maïa Wasikowska) rejoint un lycée privé où elle initie un cours de nutrition avec un concept innovant, qui va bousculer les habitudes alimentaires de l’établissement. Et conduire certains de ses élèves à tomber sous son emprise.Dans sa note d’intention, Jessica Hausner met en avant « une certaine forme d’absurdité propre à notre existence : quand on prend un peu de recul, beaucoup de choses auxquelles nous croyons et que nous faisons semblent ridicules, absurdes ou futiles ». La réalisatrice explique également avoir puisé son inspiration dans Le Joueur de flûte de Hamelin où, « à la fin, tous les enfants meurent. Tous sauf un qui était malade ce jour fatidique et qui n’a pu se joindre aux autres enfants. Je me suis aussi inspirée des contes russes qui livrent une morale radicalement différente des contes de fées européens. La morale est livrée d’une manière différente – les escrocs et les voyous sont souvent les héros de l’histoire ».L’extrait de Club Zéro que nous vous proposons de découvrir en exclusivité laisse imaginer un nouveau sommet de formalisme décalé. Avec des lycéens si bien elévés et, en apparence, si sages qu’ils en deviennent angoissants, et une proviseure (interprétée par Sidse Babett Knudsen, révélée par la série Borgen) qui commence à se méfier…Club Zéro sera présenté à Cannes en première mondiale lundi 22 mai, avant une sortie en salles à la fin de l’année.
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