Benoit Magimel : ”Mon expérience de vie est au service de mes rôles”
par telerama
Un corps massif, une présence magnétique, un charme irrépressible, comme un fauve blessé. Benoît Magimel en impose. À 48 ans, il a atteint une forme de sérénité, une force tranquille assez impressionnante. Dans Pacifiction, thriller paranoïaque expérimental du catalan Albert Serra, il campe un préfet de Polynésie interlope, sur la brèche jour et nuit, toujours un verre à la main, à l’étroit dans son costume immaculé, pris au piège dans la moiteur de Tahiti, entre l’atoll et l’atome. L’État, c’est lui ! Dans le poignant Revoir Paris, d’Alice Winocour, il aide Virginie Efira à se reconstruire après un attentat islamiste dont ils sont sortis gravement blessés. Leurs regards se sont croisés dans la brasserie, quelques secondes avant le carnage. Hypermnésique alors qu’elle a tout oublié, il va lui offrir ses encombrants souvenirs pour l’aider à surmonter son syndrome de stress post-traumatique. Il est encore un corps, un survivant, une planche de salut. Une épaule fragile et solide à la fois. Prix d’interprétation masculine à Cannes en 2001 pour La Pianiste, de Michael Haneke, Benoît Magimel, vingt et un ans après, aurait bien mérité un doublé.
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