Vidéo Crash A320: LES PRÉCISIONS DE L'ENQUÊTEUR DE PARIS MATCH
par Paris Match
L'enquêteur Frédéric Helbert de Paris Match répond aux nombreuses questions suscitées par la publication, mardi, d'un document exceptionnel lié à la tragédie de mardi dernier. Il a pu visionner un enregistrement de quelques secondes pris avant le crash du vol 4U9525 de la compagnie Germanwings et récupéré dans les décombres par une source proche de l'enquête. Sa provenance - un téléphone portable - ne fait aucun doute. La véracité de la vidéo est confortée par une autre source à laquelle Paris Match a eu accès : les données récupérées dans le « Cockpit Voice Recorder », l'une des deux boîtes noires de l'A320.Quelle est la nature de la vidéo que vous avez pu visionner ? C'est une vidéo qui est bouleversante, une vidéo qui donne le frisson. C'est une vidéo que j'ai vue, que nous avons vue à plusieurs, revue des dizaines et des dizaines de fois. Cette vidéo, il faut bien comprendre, ne permet pas d'identifier des gens, ce n'est pas une vidéo trash. C'est un passager qui filme à l'arrière de l'avion. C'est le son qui est terrible. La dimension humaine de la panique, de la détresse, des cris des gens dans l'avion. C'est ça qui est terrible. C'est pour cela que nous avons choisi de ne pas montrer la vidéo. Que l'on arrête de nous faire un procès. C'est un élément humain très fort mais qui n'apporte rien à l'enquête. Par contre, le travail d'investigation apporte des éléments nouveaux à l'enquête.Comment vous êtes-vous procuré la vidéo ? Cela a été un long travail d'investigation pour trouver les contacts pour aller sur un terrain difficilement accessible. Cela passe par différents intermédiaires. Des intermédiaires qui sont connectés à des gens qui travaillent sur le terrain. C'est à partir de là qu'il y a une remontée du document qui me parvient, que je visualise une première fois. Ensuite toute l'équipe éditoriale de Paris Match regarde ce document et nous sommes tous d'accord pour estimer que ce document est parfaitement valide et qui correspond au scénario de l'enquête.Le lieutenant-colonel de la gendarmerie française Jean-Marc Menichini prétend que la vidéo est fausse. Que répondez-vous ? Est-ce qu'il l'a vue ? De quelle vidéo parle-t-il ? Est-ce qu'il parle de la même vidéo ? Ce sont des questions que je lui retourne. Il dit qu'une vidéo est fausse mais est-ce qu'il l'a vue ? Cela veut dire que la vidéo existe, il prouve son existence alors...Les téléphones mobiles collectés sur le lieu du crash n'auraient pas été «encore» exploités par les enquêteurs. Qu'en pensez-vous ? Si les téléphones portables qui ont pu être récupérés sur le crash, et notamment les cartes Sim qui ont pu être exploitées - les appareils peuvent avoir été endommagés, mais les cartes sim et leurs données récupérées -, cela veut dire qu'il y a un problème au niveau de l'enquête. Vous imaginez bien qu'un équipage a des téléphones portables, le commandant de bord et le copilote ont des téléphones portables. Si moi j'ai le téléphone portable du protagoniste le plus important de l'affaire, les gendarmes et les personnes habilitées à travailler sur ce type de matériau l'ont aussi. Et s'ils n'ont pas commencé à travailler dessus, je pense qu'il serait temps.Avez-vous l'intention de donner cette vidéo aux enquêteurs ? Je ne possède pas cette vidéo. Je ne sais pas combien de fois il faut que je le répète. Je, nous, avons eu la possibilité de la visualiser. Nous avons décidé de ne pas la diffuser. Nous l'avons évoqué dans le cadre d'une enquête globale. Donc toute demande concernant cette vidéo ne me concerne pas et ne concerne pas Paris Match.Pourquoi un tel mystère autour des accidents aériens ? J'en ai couvert un certain nombre, le Concorde, le crash de Habsheim, la catastrophe du Mont Sainte-Odile, des crashs d'avions français à l'étranger, on est toujours dans la même configuration. Vous avez des intérêts toujours divergents quoiqu'en disent les autorités. Il ne faut pas quand même oublier qu'en l'espace d'une nuit, nous sommes passés d'information zéro à tout grâce aux révélations du New York Times. D'après les informations de Paris Match, dès le premier jour et je le dis fermement, dès la première nuit, les enquêteurs savaient que c'était une affaire qui concernait les pilotes. Dès la première nuit, la bande du Cockpit Voice Record a été décryptée, dès la première nuit, les enquêteurs allemands sont allés dans l'appartement de Lubitz et ont trouvé des montagnes de médicaments et les documents que l'on sait. Nos informations, je les maintiens, nous les maintenons, quoiqu'il advienne.
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