Un père sur le banc de Damien Lecamp
par Webtvculture
Un père se bat pour revoir son fils de 3 ans enlevé par sa mère. Un texte brut, émouvant, drôle aussi parfois sur l’amour paternel, la désillusion du couple et le caractère ubuesque de la justice. Un 1er roman très réussi, un jeune auteur à suivre… Coup de Cœur Web TV Culture ! C’est l’une des belles découvertes de cette rentrée littéraire 2024. Damien Lecamp a connu un joli succès dans les années 2000 en tant qu’humoriste. Ses sketches ont séduit un large public lors de ses passages sur scène. Sa plume, drôle et souvent impertinente, lui a aussi ouvert les portes des Guignols sur Canal Plus ou de la bande d’Anne Roumanoff sur Europe1. Sans rien renier de cette période, il s’agit là d’une histoire ancienne pour Damien Lecamp même s’il reconnait qu’elle fut l’occasion de se frotter à l’écriture et d’en découvrir toutes les facettes. Depuis, le nom de Damien Lecamp est apparu dans le monde lyrique avec l’écriture d’un livret pour l’opéra de Massy, puis pour le théâtre avec une pièce prochainement à l’affiche. Ne manquait que l’écriture d’un livre. C’est chose faite avec ce premier titre « Un père sur un banc ». Reconnaissant qu’il s’inspire de sa propre histoire, l’auteur nous raconte sous la forme romanesque la lutte d’un père pour obtenir la garde de son enfant après le départ de sa compagne. Mais on retient surtout la belle histoire d’une relation père-fils à travers les épreuves ou quand l’innocence et le sourire d’un petit garçon sont plus forts que les drames des adultes. Le banc, sur lequel le père, qui est aussi le narrateur, s’assoit, c’est celui du square où l’on emmène jouer son enfant, mais c’est aussi le banc du tribunal où il faut venir expliquer encore et toujours son histoire, restant à la merci du personnel judiciaire même s’il n’y a dans ce livre ni aigreur, ni revanche, ni règlements de compte, juste le combat d’un père pour son enfant. Disons que c’est également un roman d’ambiance, quand le narrateur entraine son lecteur dans le train du retour, la salle d’attente du tribunal ou l’appartement vide où ne subsiste que le souvenir des rires du petit Gabriel et la désespérance d’un père. L’écriture est sensible, pudique, sans pathos, ponctuée régulièrement de bons mots, de vannes ou de pirouettes quand l’émotion ou la tension se font trop fortes. Voilà un 1er roman très réussi qui est pour moi un coup de cœur ! « Un père sur un banc » de Damien Lacamp est publié aux éditions Léo Scheer.
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25 novembre 2024 - leparisien