Un Dieu qui permet la souffrance des enfants ?
par CmavieTV
Agnès Sanders - Peut-on croire en un Dieu qui permet la souffrance des enfants ? La souffrance d'un enfant est parmi les souffrances les plus insupportables. On dit aussi qu'on ne se remet jamais de la mort d'un enfant, et je veux bien le croire. Jésus lui-même considère la mort d'un enfant comme un scandale, et plusieurs récits de la Bible nous racontent l'action miraculeuse de Dieu pour guérir ou même ressusciter des enfants de la mort. Pourtant, et cela nous paraît paradoxal, la Bible nous dit aussi que Dieu a livré son fils unique à la souffrance et à la mort. Mais est-ce bien contradictoire ? Si la mort de notre enfant est l'événement le pire que nous puissions vivre, Dieu n'a-t-il pas voulu, en livrant son propre fils à la mort, nous montrer à quel point l'avenir de l'humanité était désespéré sans une oeuvre de rédemption radicale qui lui a coûté la plus grande souffrance que nous puissions imaginer ? Il n'est pas question de grâce à bon marché, d'un Dieu Père-Noël qui trouve tout le monde bon et gentil et nous distribuera des cadeaux en fonction de nos bonnes actions. Non, il s'agit d'un acte d'amour incommensurable, à la mesure de la gravité de la désertion de l'humanité lors de sa Chute. C'est aussi un acte incompréhensible à nos esprits limités par notre nature humaine. La Bible nous dit que le mal est survenu dans l'humanité à la suite du désir d'indépendance et de la rébellion de l'homme. Le récit biblique s'ouvre sur la création par Dieu des cieux et de la terre, dans Genèse 1 et 2. A chaque fois, le verdict de Dieu est le même : Cela est bon. Il n'y a ni péché ni souffrance, la terre fournit à l'homme sa nourriture sans peine. En Genèse 3, la rébellion, qu'on peut appeler simplement un manque de confiance Est-ce que Dieu a vraiment dit ? , marque l'apparition de la souffrance, de la peine au travail, de la rupture entre Dieu et les hommes, entre les hommes entre eux, et entre la nature et les hommes. La douleur apparaît, et la mort est le terme de la vie de chaque homme, à plus ou moins longue échéance. Dans le cas de la mort d'un enfant, l'échéance est brève, et c'est encore plus douloureusement ressenti. Intellectuellement, si ce n'est émotionnellement, nous pouvons saisir que, comme la mort est entrée dans l'humanité en conséquence de l'acte de rébellion d'Adam, elle est vaincue par l'acte d'obéissance de Christ à la croix. Peut-être pouvons-nous deviner que la souffrance du Christ a été à la mesure de la trahison humaine, immense, insupportable. Lorsque notre enfant souffre, pourtant, le mystère demeure. Seule la confiance aveugle en un Dieu qui a souffert autant que nous, peut nous apporter un réconfort et un espoir. Je dis confiance aveugle parce que nous sommes effectivement incapables de percevoir la profondeur des plans du créateur. La résurrection du Christ a signé la fin de la domination de la mort sur l'humanité, mais pour nous, c'est un acompte, difficile à réaliser dans le présent, et nous devons encore supporter un monde où la souffrance existe et où la mort, bien que vaincue, nous semble encore effrayante, et scandaleuse lorsqu'elle est prématurée. Après la Genèse et la croix, faisons encore un saut dans le temps jusqu' à l'Apocalypse et nous voyons dans les dernières pages de la Bible, écrites des milliers d'années après la Genèse, la réparation ultime du mal : Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus et il n'y aura plus ni deuil, ni plainte, ni souffrance. Car ce qui était autrefois a définitivement disparu. (Ap. 21.1 à 5) Autrement dit, il y a un début et une fin historiques à la souffrance et à la mort : les deux bornes en étant la trahison de l'homme, nommée aussi le péché, et l'établissement d'une nouvelle terre à la fin du monde. Dieu ne fait pas bon marché de la souffrance et de la mort des enfants. C'est au contraire ce qui est le plus scandaleux à ses yeux. Et c'est pour que nous puissions passer l'éternité sans souffrance et en communion avec son amour, tous, des plus petits, morts à la naissance, aux plus âgés des hommes réconciliés avec Lui, qu'il a lui-même connu la souffrance la plus terrible qui soit : la mort de son propre enfant. Ayons confiance donc, même et surtout quand l'insupportable se présente à nous : Dieu est souverain, et il prend soin de nos petits, lorsqu'il nous les confie sur la terre, ou jusqu'au-delà des portes de la mort, où Lui-même les accueille avec tendresse.
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