Sources des textes parlant de Jésus ?

par CmavieTV

Jacques Buchhold - Le chrétien met sa foi en Jésus-Christ, qui est son Seigneur. Mais qu'en est-il des sources qui nous permettent de parler de ce Jésus ? Les principales sources qui nous parlent de Jésus-Christ sont celles que contient le Nouveau Testament, la seconde partie de la Bible aux yeux des chrétiens. Les écrits du Nouveau Testament ont tous été rédigés en grec et datent de la deuxième moitié du Ier siècle (entre 40 et 95 ap. J.-C.). Parmi eux se trouvent les quatre évangiles - Matthieu, Marc, Luc et Jean - et les autres écrits rédigés essentiellement par les apôtres, les disciples de Jésus. Mais que pouvons-nous dire de la manière dont ce Nouveau Testament nous a été transmis ? On peut affirmer à plusieurs titres qu'aucune oeuvre de l'ancienne littérature classique n'est aussi privilégiée que le Nouveau Testament. Il y a, tout d'abord, le nombre des manuscrits. Nous avons en notre possession environ 5000 manuscrits grecs du N.T. entier ou en fragments, si l'on tient compte des lectionnaires. Et à ces manuscrits, on peut encore ajouter les milliers de citations en grec des Pères de l'Église, les théologiens des premiers siècles, et les versions anciennes. A ce nombre de manuscrits, il faut comparer celui, par exemple, de la Guerre des Gaules de César, qui a été composée entre 58 et 50 av. J.-C., c'est-à-dire très peu de temps avant le N.T. Or, nous ne possédons que 9 ou 10 manuscrits de cet ouvrage qui sont exploitables. Sur les 14 livres des Histoires de Tacite (fin du Ier siècle. ap. J.-C.), il n'en reste que quatre et demi, et sur les 16 livres des Annales, nous n'en avons que 12, dont 2 incomplets. Et pour ces fragments nous ne possédons en tout et pour tout que deux manuscrits ! Mais le N.T. est une oeuvre privilégiée de la littérature antique à un autre titre : celui de la distance dans le temps qui sépare l'original des manuscrits en notre possession. Il existe, en effet, des manuscrits complets du N.T. qui remontent à 350 ap. J.-C. environ (codex Vaticanus au Vatican, et le codex Sinaïticus au British Museum). Le fragment le plus ancien d'un manuscrit du N.T. date de la première moitié du IIe siècle. Il s'agit d'un fragment de l'évangile de Jean, le quatrième évangile, qui a été écrit vers l'an 80. Ainsi, la distance temporelle entre l'original (Jean) et ce premier fragment est de moins de cent ans. Quant à la distance dans le temps entre l'original de l'ensemble du N.T. et ses copies complètes, elle est de deux cent cinquante ans. Or, pour la Guerre des Gaules, l'intervalle est de 900 ans, pour les Histoires et les Annales de Tacite, de 800 et de 1000 ans. Et personne ne met en doute la qualité de ces textes ! L'intervalle est de plus de mille ans entre l'original et les manuscrits pour Euripide, Sophocle, Eschyle, Aristophane, Thucydide, Platon, Démosthène. Pour Virgile, l'auteur le plus favorisé, l'écart dépasse encore largement trois siècles. Un troisième privilège de N.T. est l'existence de très anciennes versions dans des langues autres que le grec. Un Syrien, Tatien, compose vers 170 une harmonie des évangiles en langue syriaque ; nous en avons des extraits dans un commentaire ultérieur d'un certain Ephrem. Les versions coptes du N.T. datent du IIIe et du IVe siècle. La version latine, la Vulgate, du IVe siècle. L'existence de ces nombreux manuscrits est un privilège extraordinaire, car elle permet, au moyen de tout un travail de critique textuelle, de restituer, sans grands dangers de se tromper, le texte original. Certes, il faut savoir qu'il existe de nombreuses variantes dans les manuscrits que nous possédons. Mais on peut apprécier que depuis l'époque de la Renaissance et de la Réforme, de nombreux spécialistes ont comparé ces variantes, ce qui a permis d'établir, aux moyens de principes rigoureux, un texte solide et bien étayé du N.T. Ainsi, l'étude de la vie de Jésus et de la première Eglise peut se faire à partir de sources certaines, que nous livre ce bel ouvrage qu'est le N.T.

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