Son neuf : Fontaines D.C.

par Télérama

Le flamboyant quintet irlandais vient de publier "Dogrel", son premier album. Nous avons rencontré son chanteur, Grian Chatten. Profession Quintet néo-punk irlandais aussi énervé que talentueux. Actualité Ces cinq garçons secouent les clubs de Dublin et d'ailleurs avec leur rock sec et dense. Trois singles auront suffi à les placer parmi les favoris d'une scène chaotique, aussi spontanée que passionnée, qui permet d'espérer que le rock n'a pas dit son dernier mot. Ascendant A l'instar des lucides Shame ou de Idles, Fontaines D.C. s'abreuve aux sillons de grands aînés indomptables, comme The Wire ou The Fall. Son brut, guitares en cavale et chant vibrant à l'accent irlandais de Grian Chatten, rappelant les incantations hallucinées (mais plus posées) de Mark E. Smith. Chatten s'inspire de la rue, mais aussi, en grand amateur de poésie, de T.S. Eliot et James Joyce. Le nom du groupe a été puisé dans Le Parrain, Johnny Fontane : « Un type dont les manières si cool ne servaient qu'à masquer une belle ordure. Comme nous ? » s'interroge Chatten. Signes particuliers A l'époque du punk, de grands Irlandais se démarquaient déjà face à la domination anglaise. Avec un esprit, un ton à la fois plus rugueux (Stiff Little Fingers) et plus mélodiques (The Undertones)... Fontaines D.C. fait dans le politique ou le social, mais ce n'est pas frontal. Les pochettes de 45-tours mettent à l'honneur des personnages de la mythologie contemporaine de Dublin, excentriques vagabonds dont le souvenir hante les rues de la ville. Et si ce rock, brutalement romantique, fonce tête baissée, il n'hésite pas à faire parfois écho aux Pogues tant admirés, dans de poignantes chansons à boire, pour noyer le désespoir.

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