Sarkozy, vivement les élections
par Paris Match
En apparence, il a tout à gagner et rien à perdre lors des élections départementales qui se dérouleront sur deux tours à la fin du mois. En apparence seulement. Car cent jours après son retour à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy joue en réalité très gros. Il doit tout gagner et ne rien perdre. Il a donc besoin impérativement d'une indiscutable victoire avec à la clé le gain au minimum d'une vingtaine de départements pour faire taire les critiques dans son propre camp. Nicolas Sarkozy a surtout besoin d'une victoire nette sans parasitage du Front national dont les nouveaux élus pourraient rendre ingouvernables les futurs conseils départementaux. S'il remplit ce contrat, alors Nicolas Sarkozy pourra lancer plus sereinement son nouveau parti conçu comme un tremplin pour une troisième candidature à l'Élysée. Le « FNPS » pour remobiliser l'électorat Si la victoire de l'UMP ne fait aucun doute, Nicolas Sarkozy a décidé de ne prendre aucun risque. Les remontées du terrain montrent, jusqu'à présent, une mobilisation incertaine dans les rangs de l'UMP. L'interview accordée par Nicolas Sarkozy au Figaro n'avait donc qu'un objectif : lancer l'offensive. Sur le fond, rien de nouveau sous le soleil. Sarkozy a fait du neuf avec du vieux. Peu audacieux sur le plan économique, il a fait preuve en revanche d'habileté politique. Sa grosse ficelle du « FNPS » ne trompe personne. Mais la formule directement empruntée à Jean-François Copé présente l'avantage de faire mouche auprès de la base militante et a fait sortir les responsables de la majorité de leurs gonds. Voilà donc la campagne lancée. Et Sarkozy peut espérer dans un mois surfer sur une vague bleue... A condition que le FN ne vienne pas gâcher la victoire. L'UMP pouvant rafler 40 des 60 départements que gère actuellement la gauche. Un congrès pour asphyxier ses rivaux Prévu cet hiver, le lancement du nouveau parti promis par Sarkozy se tiendra finalement le 30 mai à Paris. Une date habilement choisie puisque ce congrès de refondation aura lieu une semaine avant celui du PS à Poitiers. Une explication qui promet d'être tendue. Décidé à jouer le rassembleur, fut-ce en forçant sa nature, Sarkozy a bien vu dans cette date l'occasion qu'il avait de mettre ses rivaux Juppé, Fillon, Le Maire et les autres dans l'obligation de passer sous ses fourches caudines et d'éviter une foire d'empoigne semblable à celle de la gauche. Le parti sera donc rebaptisé et les statuts revisités. Pour le reste, il y a fort à parier qu'on évitera les questions qui fâchent : quid de l'Europe, quid de l'ampleur des réformes économiques ; quid de la stratégie vis à vis du FN... Avec le triomphe attendu aux départementales et le rendez-vous du congrès, Sarkozy espère pouvoir asseoir définitivement son autorité sur l'UMP ou sa version rebaptisée. Il lui reste à franchir ces deux obstacles. Et on a vu que sa route vers la présidentielle 2017 n'était pas aussi droite qu'il le croyait lui-même en revenant dans l'arène à la fin de l'été dernier.
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