Sarkozy rate la synthèse

par Paris Match

Ni ni, non non, ni quoi ni qu'est-ce...L'UMP en pleine confusion. Alain Juppé a mis le feu et Nicolas Sarkozy a raté la synthèse. La dernière passe d'armes entre le maire de Bordeaux et le président de l'UMP sur la consigne de vote dans le Doubs après l'élimination du candidat de droite aura fait bien des dégâts. A vouloir jouer coûte que coûte les rassembleurs, le président de l'UMP a été mis en minorité par son propre bureau politique. Incroyable revers soixante jours après son retour et, à l'arrivée, une perte d'autorité incontestable. Dur métier que celui de chef de parti. Fut-ce Nicolas Sarkozy ! Quant à Alain Juppé, à force d'avoir les yeux rivés sur les sondages et la primaire, il a pris le risque d'agacer une grande partie de la base UMP hostile au Front républicain. "Tout le monde a changé d'avis à l'UMP" Une fois n'est pas coutume : la droite débat du fond. Car cette question de l'attitude de l'UMP en cas de duel entre le FN et le PS est tout sauf mineure. On n'est pas dans la querelle de personnes ou des histoires financières. Question sans cesse posée depuis trente ans, elle est devenue centrale depuis que le FN de Marine Le Pen s'est installé au sommet de la vie politique française. Et que sa présence au second tour de la prochaine présidentielle paraît d'ores-et-déjà plus que probable. Ce débat à droite est d'autant plus compliqué que tous les leaders - de Juppé à Fillon jusqu'à Sarkozy - ont changé d'avis au fil du temps, passant du Front républicain c'est à dire au vote PS au « ni FN ni PS » ou tout récemment « au tout sauf FN » dernière suggestion sarkozyste. On comprend mieux le désarroi des électeurs de droite à force d'entendre le tout et son contraire. "La première manche de la primaire" Question de fond on le disait, arrière-pensées politique bien sûr. Comment ne pas lire cette séquence à l'aune de la féroce compétition qui oppose Nicolas Sarkozy à Alain Juppé mais aussi François Fillon, Bruno Le Maire et d'autres. Tous calculent leurs choix en fonction de la primaire présidentielle. Juppé a manifestement tenter de piéger Sarkozy en s'opposant frontalement au « ni ni ». Le patron de l'UMP a ensuite surpris en essayant de rapprocher les points de vue comme s'il voulait lui aussi en profiter pour casser son image droitisée et envoyer ainsi un signal aux centristes. Juppé a donc fait du Sarkozy et Sarkozy a fait du Hollande. A ce petit jeu là, le patron de l'UMP sort fragilisé de la séquence. Pour autant, il n'est pas certain que Juppé ait remporté la première manche de la primaire. En revanche il ne fait pas de doute que c'est l'UMP dans son ensemble qui est aujourd'hui cul par dessus tête

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