Que pensent les croyants de la souffrance ?

par CmavieTV

Jacques Beauverd - Je me demande pourquoi la souffrance existe. Qu'est-ce qu'en pensent des croyants comme vous ? Votre question fait écho à une des plus grandes sources d'interrogation de l'être humain. La souffrance est tellement universelle. Nous la rencontrons tous un jour sous une forme ou une autre. Il est vrai que notre nature humaine n'aime pas la souffrance. Notre société moderne fait tout pour la supprimer et évidemment je ne m'en plains pas. Si on doit m'arracher une dent je ne vais pas refuser une anesthésie ! Nous avons aujourd'hui toutes sortes de moyens techniques qui nous épargnent bien des difficultés que les générations avant nous vivaient au quotidien. Malgré cela, la souffrance est toujours là. Elle est liée d'une certaine façon à la vie. Pour ma part je distingue trois types ou trois niveaux de souffrance : La souffrance physique, les accidents, la maladie. Puis deuxièmement la souffrance psychique qui est bien plus présente qu'on ne le pense et enfin la souffrance spirituelle, très réelle, mais qui est devenue un sujet complètement tabou. Je pense à celui ou celle qui est déchiré entre ce qu'il croit juste de faire et ce qu'il fait réellement. Les conflits de conscience et les grandes questions sans réponses font souffrir. La souffrance peut être intermittente, il y a toutefois des personnes qui souffrent continuellement. C'est terrible de voir des personnes souffrir et gémir en attendant la mort, qu'elles considèrent comme une libération. Alors pourquoi souffrons-nous ? La réponse est évidemment multiple. Il y a la souffrance comme conséquence d'un comportement spécifique. Par exemple celui qui boit trop d'alcool peut voir son foie se dégrader et cela peut finir en cirrhose du foie. Sa souffrance est alors une conséquence directe d'un comportement à risque, comme on dit aujourd'hui. Tout le monde sait que c'est la même chose avec la cigarette. Les chiffres montrent qu'un fumeur sur deux meurt directement ou indirectement de la cigarette. On peut parler de loi naturelle. Un peu comme la loi de la pesanteur. Autre exemple dans un domaine différent : Celui qui est désagréable avec son entourage risque fort d'en payer le prix en retour, et en arriver à être en butte aux autres, être rejeté, ou finir par souffrir de solitude. Evidemment la personne âgée qui est seule chez elle n'est pas responsable d'être abandonnée par les autres. Mais ici c'est l'aspect collectif qui intervient. Celui qui est abandonné par les autres subit les conséquences des désobéissances des autres. Désobéissance au commandement biblique de s'occuper de ses proches. Toutes ces souffrances proviennent de lois naturelles qui s'exercent. C'est vrai au niveau de la santé, des relations sociales, ou même des réalités économiques. Comme pasteur je peux vous citer La Bible qui déclare :  ce qu'un homme a semé, il le moissonnera  . Ce qu'on moissonne dans un champ dépend directement de ce qu'on y a semé. C'est la même chose dans la vie, que ce soit au niveau individuel, mais également au niveau collectif, social, et donc national et mondial. Il y a les souffrances engendrées par les guerres, par les conflits ou par la famine. Dans ces cas, c'est encore l'être humain qui est responsable en définitive du mal qu'il inflige, directement ou non, à ses semblables. Dans ce même ordre d'idées on dit aujourd'hui que la dégradation du climat, la pollution et tellement de dégâts occasionnés à la nature sont directement liés aux comportements humains. Vous comme moi, au niveau personnel, nous ne cherchons pas à affamer qui que ce soit. Pourtant, collectivement, comme êtres appartenant à la société humaine, vous et moi participons à la misère de ceux qui n'ont rien. Nous pourrions certainement gérer notre monde différemment n'est-ce pas ? J'entends dire parfois :  s'il y avait un Dieu juste et bon, tout cela n'arriverait pas !  . Mais la vérité nous oblige à admettre que la plus grande partie des malheurs de l'humanité vient directement des hommes - et je dirais même du refus de l'humanité d'écouter Dieu. Je sais que cela peut paraître choquant et pourtant : Qui nous dit de nous aimer les uns et les autres, et de ne pas nous entretuer. Et que faisons-nous? Est-ce que nous pouvons dire sérieusement que notre principale préoccupation est de nous aimer, de façon désintéressée, de tout notre coeur ? Notre responsabilité est engagée. Dieu n'a pas voulu faire de nous des robots, mais Il nous a créés à son image, Il nous laisse la liberté de faire le bien ou le mal. Nous ne pouvons donc pas reprocher à Dieu ce qui est la conséquence, directe ou indirecte, de nos désobéissances à sa volonté. Alors pour être honnête il faut reconnaître que nous ne voyons pas toujours le pourquoi de telle situation, qui a engendré tant de souffrances et de misères - et surtout lorsque les victimes n'en sont pas du tout responsables. Je pense à des catastrophes qui plongent dans le drame des milliers de personnes, tremblement de terre, épidémie meurtrière, sécheresse... Et cela généralement nous révolte - mais là encore, si Dieu était écouté ne pourrait-il pas maîtriser tous ces éléments ? Alors oui, la souffrance est liée à la condition humaine. De grands noms, de ceux qui ont vécu dans leur chair des souffrances terribles nous disent qu'ils en sont sortis grandis, qu'ils ont saisi quelque chose de fondamental. Des parents d'enfants lourdement handicapés, des rescapés de la tyrannie, des gens qui ont connu la misère. Ils semblent avoir saisi qu'au-delà de la souffrance, il existait un autre horizon. Et en cela leur témoignage fait écho à celui de Jésus, qui est mort crucifié par amour, et qui est ressuscité et nous a ouvert une voie nouvelle.

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