Qu'est ce qui conduit au burnout ?

par CmavieTV

François Nadler - Ma soeur qui est mère au foyer souffre de burnout. J'aimerais comprendre l'escalade des évènements qui conduisent à un burnout. J'aime bien l'image que vous utilisez, car le burnout est bien une escalade d'événements épuisants et ne se manifeste pas subitement comme ça peut être le cas pour une dépression, par exemple à la suite d'un événement traumatisant. Le burnout est un processus qui commence le plus souvent déjà dans l'enfance, un engrenage qui prédispose le sujet, un tourbillon qui aspire la personne et qui finit le plus souvent par la projeter à terre, lessivée, surmenée, à bout de force. Je vais donc tenter d'illustrer cet engrenage, cette escalade, cet enchaînement d'éléments propices au burnout. Ce sont là 20 facteurs de stress qui se cumulent sur la durée, vous êtes prêt ? On y va ! J'enchaîne les 20 facteurs à la suite : 1. Un type de personnalité axé sur l'efficacité, le perfectionnisme, directement lié à l'image que la personne va donner d'elle-même, ce que les autres pourraient penser d'elle. 2. Un besoin de reconnaissance accru, présentant généralement une carence dans l'enfance. Ce besoin de reconnaissance engendrera un besoin de compensation : 3. La poursuite de la réussite dans son domaine d'activité, le besoin de prouver qu'on vaut quelque chose, qu'on est capable, qu'on a du mérite. 4. Un besoin fondamental d'être entouré, de se sentir utile pour ne pas dire indispensable, de répondre à chaque demande, chaque attente, comme pour mériter la présence d'autrui à nos côtés. 5. L'effort soutenu - soit donner une image forte d'une personne qui ne baisse pas les bras - et la concurrence - soit prouver qu'on peut tout aussi bien réussir sinon mieux - procurant un droit à l'existence , une place légitime dans un système, une constellation familiale ou sociale. 6. Ces besoins fondamentaux engendrent alors une surcharge de travail qui grignote petit à petit les réserves de forces. 7. S'ajoute à cela un cumul de projets ou de tâches différents, une charge de travail fluctuante, une dispersion dans des activités multiples différentes. 8. Là-dedans intervient souvent une notion de responsabilités , du qui fait quoi , du qui est responsable de quoi , pesant sur la personne en quête de réussite, de perfection. 9. La pression due à la concurrence - par exemple une connaissance qui semble très bien assumer ce qui dépasse la personne, la peur de perdre sa crédibilité, pour certains la peur de perdre son travail. 10. Le manque de feed-back, ou les feed-back négatifs enfoncent davantage dans le perfectionnisme. Il faut à tout prix y arriver et mériter une parole d'encouragement . 11. Pour une mère au foyer en particuliers, la multiplicité des tâches à remplir joue un rôle important. Beaucoup de domaines à assumer pour lesquels il n'y a que rarement une satisfaction, où elles ne peuvent pratiquement jamais se dire Ouf ! J'ai fini ! . 12. A cela s'ajoutent les conflits engendrés par la situation. Conflits avec les enfants, avec le ou la partenaire, avec les amis, qui souffrent eux aussi de la situation. 13. Les soucis financiers sont également un facteur de stress qui pèse lourd. 14. Par le suractivisme comme par les conflits, il y a un manque chronique de contacts sociaux, un isolement de la personne. 15. On constate également un délaissement des loisirs, une négligence de sa propre vie privée. La personne n'existe finalement plus que pour - et au travers - des autres. 16. Evidemment qu'avec tout cela, la personne n'a plus le temps de pratiquer une activité sportive, ne prend plus soin de son état physique, ne sort presque plus pour des activités extérieures. 17. Elle finit par renoncer au respect même de ses propres limites, néglige son propre besoin en temps de repos. 18. Son physique s'en ressent et enfonce encore la personne d'une part dans la déception de soi, mais en plus dans l'activisme dans le but de se valoriser là où elle peut. 19. Tout ce cumul joue un rôle sur l'alimentation, une perte d'appétit, ou des repas vite faits pour qu'ils ne prennent pas trop de temps sur le travail à faire. 20. Finalement, la consommation de produits addictifs comme la cigarette, l'alcool ou autres substances toxiques. Bien entendu, nous pourrions tous nous reconnaître à un moment ou un autre dans plusieurs de ces facteurs de stress. Cela ne signifie pas pour autant que vous allez faire un burnout dans les prochains mois ! Rappelez-vous de quelque chose de très révélateur d'un burnout : le cumul... le cumul sur la durée. Il joue un rôle prépondérant.

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