Primaire, le zèle de Sarkozy-le-converti
par Paris Match
Primaire, le zèle de Sarkozy-le-converti Il ne voulait pas en entendre parler. « La primaire c'est un truc de gauche », clamait-il il y a encore quelques mois comme bien d'autres à l'UMP. Et puis, au fil de son retour en politique, Nicolas Sarkozy a fini par en accepter le principe. Oh ! Pas par une soudaine conversion à la démocratie militante directe. Le patron de l'UMP aime, en bon gaulliste, les organisations verticales, bien verrouillées. Mais l'ancien Président a compris qu'il ne pourrait pas empêcher leur organisation. Alors bon gré, mal gré, sous la pression de ses concurrents déclarés - Alain Juppé et François Fillon en tête - il a laissé faire. Convaincu de s'appuyer sur un noyau dur de militants UMP fanatisés. Certain de pouvoir emporter une compétition interne même élargie au cercle des sympathisants de droite non encarté. Assuré de pouvoir aussi tirer les ficelles depuis son poste enviable de président de l'UMP. Sarkozy-le-converti estime que cette élection ne pourra pas lui échapper ! La bataille du règlement Inédite à droite, la fixation des règles de cette primaire a donné lieu à une bataille feutrée en coulisses. NKM et Xavier Bertrand ont obtenu d'abaisser le nombre de parrainages de parlementaires pour concourir de 25 à 20. Alain Juppé et François Fillon ont mis la pression pour que Nicolas Sarkozy accepte de démissionner de la présidence trois mois avant la primaire et qu'il laisse ensuite le vainqueur diriger le parti jusqu'en 2017. Même si le diable se loge dans les détails, tout le monde a fini par trouver un compromis acceptable. Il restera à nommer une haute autorité de contrôle indiscutable y compris pour l'UDI si le centre décidait d'enter dans la compétition. Car le fiasco de l'élection du président de l'UMP à l'automne 2012 est encore dans les mémoires. Or, avec cette primaire, l'UMP doit être à la hauteur de l'enjeu démocratique et faire au moins aussi bien que la gauche à l'automne 2011. 2,9 millions de Français s'étaient déplacés pour mettre sur orbite François Hollande. Le tout sans le moindre couac ! Sarkozy mise sur la dynamique, Juppé sur sa popularité C'est une campagne de 600 jours qui démarrent aujourd'hui. Avec à la clé de cette primaire qui se déroulera les 20 et 26 novembre 2016, la désignation du futur favori à la présidentielle de 2017. Aux coudes à coudes dans les sondages, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy vont jouer leur propre carte. Le premier mise sur sa popularité, sa posture de recours, de sage revenu du diable vauvert. Porteur d'un discours de rassemblement de la droite et du centre y compris jusqu'au Modem de François Bayrou. Nicolas Sarkozy lui va tenter de pousser son avantage en s'installant dans la position de l'homme qui remet son camp en ordre, gagne les élections départementales et demain les régionales avec un discours droitier tout en tendant la main à l'UDI. Derrière les autres candidats, François Fillon ou Bruno Le Maire sont réduits à des rôles de faire-valoir. Le premier en proposant - le seul pour l'instant - un vrai programme de rupture. Le second en incarnant la relève à droite. Tout est en place pour ce qui ressemble à une véritable révolution à droite. En espérant qu'à l'arrivée, la droite ne fasse pas comme la gauche. C'est à dire qu'elle tranche sa ligne politique: plus à droite ou moins à droite; europhile ou eurosceptique, modérément libéral ou ouvertement ? Un débat animé en perspective.
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