Mes amis m'ont invité mais je suis fatigué
par CmavieTV
Bernard Bally - Mes amis m'ont invité à dîner ce soir, mais je suis très fatigué. J'ai peur qu'ils prennent mal mon refus. Que dois-je faire ? Vous aviez accepté avec plaisir l'invitation de vos amis il y a quelques semaines. Mais plus les jours passent, plus vous réalisez que vous êtes sous pression avec votre travail et les obligations familiales. Vous n'allez pas tenir longtemps comme ça. C'est un stress permanent. Comment gérer cette situation ? Tout d'abord, il y a l'urgence du moment. Faut-il puiser un peu plus dans les réserves qui vous restent ? Il semble à vous écouter que non, d'après le signal de fatigue de votre corps. Il dit stop, je n'en peux plus . Pourtant, vous aimez rencontrer ces amis, et vous repensez aux bons moments passés en leur compagnie. Vous les connaissez suffisamment pour savoir qu'ils comprendront et ne vous en voudront pas. Ce n'est que partie remise. Si votre amitié est solide, elle tiendra le coup. Par contre, si vos amis sont susceptibles et contrariés par votre refus, je comprends votre embarras. Ils vous ont invité, et c'est à vous de faire en sorte de répondre à leur attente. C'est donc une amitié conditionnelle et vous n'êtes pas libre de refuser. Vous risquez même de vous sentir coupable à leur égard, et de devoir réparer cette démission d'une façon ou d'une autre. Il est important de réaliser que vous êtes responsable de vous-même, mais pas de la réaction de vos amis. Vous n'avez aucune intention de les trahir ou de les blesser, encore moins de les rejeter. Cela doit être clair dans votre tête. Leur réaction leur appartient, c'est une interprétation de vos intentions qu'ils n'ont pas à vous faire porter. Oh j'imagine que vous ne comprenez pas bien... Nous vivons tous des dizaines de fois par jour ces relations faites d'obligations, comme si nous étions les acteurs d'un jeu de rôles sans fin. Nous ne nous sentons pas libres. Hélas, l'éducation reçue nous a souvent conditionnés. Un psychologue a écrit que nous devrions tous apprendre à l'école les règles d'une bonne santé relationnelle, avec soi-même et avec les autres. Beaucoup n'ont pas appris à être eux-mêmes. En s'adaptant constamment aux autres, ils ressentent beaucoup de frustrations intérieures. Un proverbe le dit : Garde ton coeur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie . C'est notre premier devoir : se connaître et tenir compte de notre ressenti. Vous pouvez apprendre à vous aimer comme vous cherchez à aimer les autres. J'ai parlé précédemment de l'urgence du moment. Allons un peu plus loin dans notre réflexion. Vous êtes fatigué, soit. Une goutte d'eau peut faire déborder le vase. Quel est le problème ? Notre tendance à tous est de nous focaliser sur la goutte d'eau. Je vous invite également à travailler en amont : pourquoi le vase est-il si plein ? Comment avez-vous fait pour le remplir ? Prenez conscience que cela vous a pris des mois, voire des années. Chaque fois que vous avez fait pour les autres ce qu'ils pouvaient faire eux-mêmes. Si vous vous sentez toujours redevable envers les autres, il est temps de vous remettre en question. Vous avez atteint la limite du supportable. Reprenez votre vie en main. Prenons l'image d'un sac à dos que chacun doit porter dans la vie, rempli de charges normales, le travail, la nourriture, les impôts, la famille, etc. Certains s'arrangent pour faire porter leur sac par d'autres. Si vous êtes dans la situation de vouloir soulager une personne en prenant la responsabilité qui lui incombe, vous avez un problème. Mais la vérité, c'est que chacun portera sa propre charge . Si vous m'avez suivi jusque-là, peut-être éprouvez-vous un sentiment un peu flou de culpabilité. Il faut le savoir : elle est un puissant levier pour vous maintenir dans le système des obligations et du devoir d'obéissance. Les personnes manipulatrices savent très bien l'utiliser contre vous. Ce mode de relation n'est pas normal, il vous emprisonne et vous épuise. Donc, considérez ce sentiment de culpabilité comme un signe que vous êtes sur le bon chemin ! A condition de vous en libérer, bien sûr. Peut-être avez-vous l'impression que d'une goutte d'eau, j'en ai fait un grand lac! Je vous invite néanmoins à vous interroger. Nos perceptions dans nos relations sont souvent vécues en surface. Nous n'avons pas conscience que beaucoup de choses nous influencent dans les profondeurs de notre être. Elles sont l'expression de notre vécu depuis notre arrivée dans ce monde. Si cette réflexion vous conduit à être davantage vous-même, vous augmenterez votre capacité d'être avec les autres, pour le plus grand bien de tous, et en premier lieu de vous !
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