Le Centre Ressource veut fortifier davantage la lutte contre le cancer
par La Provence
En France, 1 300 personnes sont chaque jour diagnostiquées d’un cancer. Le taux d’incidence français du cancer du sein est le plus élevé au monde avec 15 % des Françaises qui seront probablement touchées. Derrière ces chiffres, se cache une réalité. Celle des malades et de leurs familles terrées dans l’impuissance. "Nous ne sommes pas seulement des porteurs de crabe mais aussi des porteurs de vie et il fallait se ressourcer pour se le rappeler…", témoigne Magdalina. Le crabe est souvent utilisé comme analogie pour désigner le cancer car les projections en forme de doigts d’un cancer évoquent la forme de l’animal. Diagnostiquée d’un cancer du sein en août 2022, Magdalina, 45 ans, vit dans les Hautes-Alpes. Après avoir suivi plusieurs protocoles, la tumeur se révèle plus agressive que prévu. "J’avais l’impression d’être dans une lutte permanente". Elle accepte finalement de suivre un stage pour les malades au Centre Ressource. Les jours passent et son moral s’améliore. "Elle a fait partie des premières qui ont eu accès à ce programme. Ça l’a transformée", confirme sa belle-sœur, Monica Arquier. Depuis peu, Magdalena est en rémission et pour elle, c’est grâce à ce stage créé par le Dr Jean-Loup Mouysset en 2011. La volonté d’un oncologue aixois Après une thèse sur "La psychothérapie de groupe, une nouvelle approche de l’accompagnement thérapeutique", il y a bientôt 20 ans, le jeune oncologue s’était mis sur son 31 pour aller réclamer des crédits à l’AP-HM et mettre en pratique les recherches du Pr David Spiegel, pape de la psycho-oncologie, auprès duquel il avait effectué un stage à Stanford. Peine perdue. Il y a treize ans, dans l’indifférence quasi-générale, naissait Ressource aux Milles. Ici, pas de traitement anticancéreux mais des soins de mieux-être, individuels ou en groupe. Un véritable lieu de vie où le planning des activités déborde de toute part pour réconcilier les esprits avec des corps en souffrance et où les malades peuvent bénéficier du Ppact, un programme d’accompagnement personnalisé qui dure un an. "Notre projet révolutionne l’accompagnement des personnes touchées par le cancer et leur entourage", affirme le docteur qui souhaite que la santé intégrative dépasse les frontières aixoises. Le concept de médecine intégrative est d’associer à la démarche conventionnelle (chimiothérapie, radiothérapie…), le meilleur des interventions non médicamenteuses (yoga, tai-chi, groupes de parole…) pour agir là où la médecine conventionnelle n’est plus compétente. L’approche globale consiste à créer un cercle vertueux. "Si vous nourrissez l’espoir, vous améliorez la qualité de vie et donc vous nourrissez l’envie de se battre et les traitements fonctionnent".
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