Je suis très inquiète, mon enfant est à l'hôpital

par CmavieTV

Agnès Sanders - Je suis très inquiète, mon enfant est à l'hôpital, et je n'arrive pas à savoir vraiment ce qu'il a, que puis-je faire ? Bien entendu, il est normal, tout à fait normal, d'être inquiet lorsque notre enfant est malade, et a fortiori lorsqu'il est assez malade pour être hospitalisé. Lorsque notre enfant entre à l'hôpital et surtout si c'est en urgence, on a souvent des sentiments mitigés : D'un côté, je me sens soulagée que mon enfant gravement atteint soit pris en charge par une structure appropriée. C'est rassurant. L'enfant est là où il devrait être, et je suis soulagée de n'être plus la principale responsable des décisions à prendre. D'un autre coté, je le vis comme un arrachement. 30 ans après, je me souviens encore exactement du moment où j'ai remis mon bébé de trois mois entre les mains du médecin du SAMU. A ces sentiments de soulagement et d'arrachement, succède un sentiment d'impuissance qui génère de l'inquiétude. Je suis bien soulagée que d'autres, des spécialistes, prennent les décisions à ma place, mais j'aimerais bien être au courant de ce qui se passe. Souvent, le parent passe d'un statut de tout pouvoir sans aucune aide à un statut de non pouvoir sans information. C'est particulièrement brutal dans les hospitalisations en urgence, mais cela peut se passer aussi dans les cas d'hospitalisation programmée. Bien sûr c'est difficile à vivre! D'autant plus que le parent reste la meilleure source d'information sur l'état de l'enfant. Les soignants auraient tout intérêt à exploiter cette source d'information précieuse, sans que cela retarde pour autant la mise en oeuvre d'explorations complémentaires et de traitements appropriés. Il est donc important de privilégier dès le début la communication avec l'équipe des soignants. Malheureusement, et surtout dans les hospitalisations en urgence, c'est le moment où l'équipe médicale est d'une part très occupée par les soins et les manoeuvres diagnostiques, et d'autre part où elle est encore incertaine du diagnostic. Cela peut créer des frustrations de part et d'autre, ou, pire, un climat de méfiance, voire d'agressivité. Que peuvent alors faire les parents ? Nous devons nous rappeler que l'important à ce moment est l'état de l'enfant, bien plus que notre ressenti personnel. Inutile donc de s'énerver sur des dysfonctionnements de l'hôpital où sur un mot désagréable d'un employé, il faut aller vers l'action la plus efficace, au-delà de nos frustrations. Essayez donc : De rester calme, au moins vis-à-vis de votre enfant et du personnel soignant, même si intérieurement c'est l'orage dans vos émotions. De faire confiance aux soignants. La plupart sont compétents, et, à moins que vous ne constatiez des erreurs flagrantes de prise en charge, la conduite à tenir pour le bien de votre enfant est de leur faire confiance. De vous reposer autant que possible. Généralement, les heures ou journées qui ont précédé une hospitalisation ont été très éprouvantes. Profitez donc de ce relai dans les soins que vous offre l'équipe soignante pour rentrer chez vous et dormir, autant que possible. Laissez si possible à un autre proche le soin de donner des nouvelles à famille et amis. De vous informer quotidiennement de l'état de santé de votre enfant, sans pour autant exiger un diagnostic précis dès les premiers jours. De rester présent et vigilant, tout en respectant le règlement intérieur du service, heures de visites et de renseignements téléphoniques en particulier. Si vous êtes respectueux du personnel, il est plus probable que la communication se passe bien, pour le bienfait de votre enfant. De se renseigner après quelques jours auprès du secrétariat du service où votre enfant est traité de la conduite à tenir pour rencontrer le médecin en charge de son dossier. Le médecin, prévenu du rendez-vous, sera plus disponible, et plus au fait du cas, que si vous « l'attrapez »au chevet du malade alors qu'il est déjà attendu ailleurs. En conclusion, je dirai que le parent doit rester la personne ultimement responsable de la santé de son enfant. Il choisit de déléguer cette autorité à des spécialistes en qui il décide de faire confiance et avec qui il entre en partenariat pour le bienfait de son enfant. L'inquiétude vient souvent de frustrations liées à un manque de communication, et sera atténuée par une participation active du parent au suivi du cas de son enfant.

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