Hollande, la stratégie du dos rond

par Paris Match

Hollande, la stratégie du dos rond François Hollande sera resté bien silencieux pendant toute cette campagne électorale. Bien sûr, il a en coulisses arrêté la stratégie avec son Premier ministre. Encouragé ses ministres à sillonner la France pour aider les candidats socialistes. Surveillé de près les sondages. Et écouté les remontées du terrain. En homme d'expérience et bon connaisseur de la carte électorale, il a compris très tôt que la gauche n'échapperait pas à la correction. Alors au soir du premier tour, il a soufflé un peu en constatant que la punition serait moins sévère que prévu. Si le président croit difficile le sauvetage de son fief corrézien, il n'a pas l'intention d'intervenir avant le second tour. Et a déjà arrêté son plan pour l'après élection. Un remaniement...technique en vue Si la défaite de la gauche promet d'être lourde, l'Elysée estime déjà que cela ne devrait pas être la Berezina annoncée avant le premier tour. La gauche espère conserver de 20 à 30 départements. Une fourchette que rassurerait presque François Hollande ce qui n'est pas le moindre des paradoxes. Dans ce cas de figure, le plan semble tout tracé. Le chef de l'Etat a d'ailleurs déjà abattu en partie ses cartes. Manuel Valls sera maintenu à Matignon et la quasi-totalité des ministres resteront à leurs postes. Pour le reste, l'exécutif se contentera un réajustement technique de trois ou quatre secrétaires d'Etat. Et encore, pas tout de suite. Pas question d'un grand remaniement d'élargissement. Ce sera plutôt après les régionales à la fin de l'année. François Hollande emmènera donc mardi à Berlin l'ensemble de son gouvernement pour un conseil des ministres franco-allemand. Recoller les morceaux de la gauche Malgré la tempête qui va souffler, le président devrait donc fermer les écoutilles et plonger en profondeur pour laisser la salve de critiques. Un peu comme le fit Jacques Chirac en 2004 après la débâcle aux régionales. François Hollande a déjà la tête dans les élections suivantes : d'abord le scrutin régional, dernier avant la présidentielle. Là, il lui faudra des victoires. Au moins deux ou trois grandes régions. C'est pour cette raison qu'il pourrait par exemple donner un bon de sortie à Jean-Yves Le Drian, pourtant précieux ministre de la Défense. En fait c'est déjà la stratégie pour 2017 qui se dessine. La qualification pour le second tour n'est aujourd'hui pas acquise. Le président va donc s'atteler à recoller les morceaux de la gauche. Il a déjeuné cette semaine avec son éternelle rivale Martine Aubry et l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, tous deux agacés par le style et le discours de Manuel Valls. François Hollande va aussi tenter d'amadouer les écologistes et plus encore la remuante Cécile Duflot. Il lui restera ensuite à traduire ça concrètement. Une équation bien compliquée pour un président qui ne veut pas changer de cap économique.

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