La Traviata est l'une des oeuvres les plus populaires de Verdi et peut-être de tout le théâtre lyrique. Ce qui touche dans la Traviata, c'est cette concentration sur un personnage qui porte toute la douleur du monde, c'est la nudité de son chant, de sa présence obsédante, c'est cette mort d'amour, cette agonie qui se lit dans la musique. La star de cette merveilleuse production, c'est évidemment elle, la Traviata, Renée Fleming. Elle met en scène dans le rôle de Violetta Valery tous ses talents de chanteuse et d'actrice. Sa performance, remarquable de bout en bout, trouve un écho tout aussi probant dans la distribution qui l'entoure. Le ténor Joseph Calleja campe un Alfredo à la voix très timbrée, puissante et retenue à la fois. Les couleurs obtenues avec justesse varient en fonction des revirements émotionnels du personnage. Thomas Hampson, en Germont est convaincant et s'identifie avec facilité à son personnage. Sa stature imposante et sa puissance vocale s'accordent bien. L'excellent chef d'orchestre Antonio Pappano accompagne excellemment et avec beaucoup de finesse toute la distribution. La mise en scène de Richard Eyre, créée en 1994, impose tout au long un style très réaliste au service de la musique. Costumes, mobilier et couleurs nous plongent à la perfection dans l'époque à laquelle se déroule le drame. Un régal pour l'oreille, le coeur et les yeux !
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