Enfant pas propre, pas pris à la maternelle
par CmavieTV
Agnès Laucher - Mon fils a 32 mois et ne va toujours pas aux toilettes. Dans deux mois c'est la rentrée scolaire. On ne le prend pas à la maternelle s'il n'est pas propre. Que faire ? - Je vous comprends, et vous n'êtes pas seule dans cette situation. Beaucoup de garçons mettent souvent plus de temps que les filles pour décider d'aller aux toilettes. Mais c'est très stressant pour les parents. Alors quoi faire? Comment être? Comment le vivre? Je vous donne six pistes. Elles sont valables si votre enfant ne pose pas de soucis de comportement ou de développement par ailleurs. Si la situation perdure au-delà des trois ans, malgré l'application de ces conseils, parlez-en à votre médecin. Quelles sont ces pistes ? Tout d'abord, nous oublions souvent que déféquer dans les toilettes est un acte social. Pour l'enfant aussi. Tous les mammifères sont continents. C'est naturel, donc pas de panique. Ainsi, ne considérez pas la propreté comme un apprentissage dans le sens classique du terme. Votre enfant n'a rien à apprendre, il n'a qu'à vous imiter, imiter ses frères et soeurs et tous les adultes. Vous n'avez rien à lui imposer et encore moins à le punir. Sinon, des jeux d'opposition et de pouvoir risquent de se construire entre lui et vous. Troisièmement, soyez convaincu que le moment de la décision lui appartient. Faites-lui confiance. A cet âge, il a les muscles nécessaires. C'est une question de volonté. Plus vous allez lâcher prise, plus facile pour lui sera sa décision. Ne l'embêtez plus avec cette affaire. Simplement, suggérez-lui une fois par mois les toilettes pour qu'il ait l'idée car il est grand, mais sous-entendu "c'est quand tu veux". Par ailleurs, utilisez un vocabulaire intelligible pour lui. Ce n'est pas qu'il n'est pas propre mais qu'il utilise encore les couches pour ses déchets fécaux et ses urines. Certaines expressions des adultes restent insolites pour l'enfant. Comment quelque chose de "pas propre", donc de sale, peut-il sortir de lui? Cela l'interroge et le désécurise. A la remarque de vos parents ou amis envers votre fils "alors tu n'es pas encore propre?", répondez: "mon fils est propre: il n'a pas encore décidé d'aller aux toilettes". De plus, il ne sert à rien de prêter l'oreille à une mère qui vous dit : "mon fils était propre à vingt mois". La comparaison est du poison. Ne le mettez pas sur le pot contre son gré en espérant qu'il fasse ses besoins mais continuez donc à lui mettre les couches jusqu'au jour où il vous dira: "je ne veux plus les couches, je vais au WC". Cette manière de procéder évitera toute humiliation, colère, mainmise, pouvoir ou autoritarisme. Il vous soulagera aussi le travail. Votre fils prendra cette décision du jour au lendemain. Faites-lui confiance. Aller aux toilettes est son affaire et non la vôtre. Je vous assure, c'est ainsi que ça s'est passé pour mon petit-fils, quinze jours avant la rentrée. Plein d'autres enfants ont décidé par eux-mêmes. Vous verrez, en instaurant ce climat de confiance, en lâchant prise, en enlevant tout autoritarisme et toute crainte, ce jour arrivera rapidement. La confiance en votre fils pour la prise de décision est le garant de la liberté qui lui appartient. La meilleure chose que je puisse vous dire, c'est que le lâcher prise vous soulagera vous-même et aidera votre fils à se décider. A partir de ce jour, il se sentira vraiment grand.
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