Dois-je me soumettre à mon mari ?

Bernard Bally - Tant que je vivais sous le toit de mes parents, je devais leur obéir. Maintenant que je suis mariée et indépendante, je dois me soumettre à mon mari. Ça finira quand ? Tant que vous étiez sous l'autorité de vos parents, vous deviez leur obéir. C'est ce qu'ils vous ont certainement dit.  Quand tu seras hors de chez nous, tu seras libre  . Mais malheureusement, l'histoire se répète avec votre mari, bien que vous soyez maintenant adulte. Je sens chez vous une colère qui monte. Vous en avez assez. Votre patience a des limites. C'est ça ? Eh oui, vous avez appris à faire plaisir, à être la gentille petite fille de vos parents. Même si cela ne vous plaisait pas toujours, vous ne faisiez pas d'histoires. Vous avez adapté votre vie à leurs désirs. Cependant, vous rêviez d'un autre monde, où vous seriez emportée par un prince charmant qui vous ferait découvrir son royaume enchanté, où tous vos désirs seraient comblés. Et puis un jour, ce prince est arrivé, et votre rêve s'est réalisé. Mais progressivement, l'enchantement a pris fin. La personnalité de votre mari s'est mise à ressembler étrangement à celle de votre père. Il est devenu plus autoritaire, et vous avez dû vous plier, être l'épouse docile de votre mari. Vous vous êtes un peu inquiétée. Ce genre de vie ne vous permettait pas de vous épanouir. Votre mari, lui, se sentait bien dans son rôle de chef : il décidait et vous exécutiez le travail. Maintenant, vous êtes dans l'attente... mais de quoi au juste ? D'un changement ? Assurément. Quand donc votre mari comprendra-t-il que vous ne voulez pas être traitée comme une enfant ? Selon votre compréhension, c'est lui qui doit changer pour que vous alliez mieux. Alors vous attendez, et finalement rien ne change ! Nous avons tous été formés par un certain moule éducatif, qui dépendait de notre famille, de la personnalité de chacun, et des circonstances. Nous nous sommes adaptés. Il ne faisait pas l'ombre d'un doute que nous apprenions à vivre comme tout le monde. Beaucoup plus tard, nous avons découvert que chaque famille avait son style, ses valeurs, sa façon de communiquer, etc. Aucune ne ressemble vraiment à une autre. Mais maintenant, vous n'êtes plus satisfaite. Vous vous demandez pourquoi continuer à être soumise. Vous avez des dons à mettre en valeur, une capacité à créer, et des idées pour enrichir votre vie et celle de votre famille. Mais ce n'est pas possible actuellement. Que faire alors pour que ça change ? Ma réponse risque de vous déplaire. Il faut affronter la réalité : la soumission à l'autorité ne vous a pas rendue plus heureuse. Vous ne vous sentez pas respectée. C'est donc vous qui devez changer. Cette prise de conscience est douloureuse et peut faire naître dans votre coeur de la révolte. Efforcez-vous d'associer votre mari à votre démarche, afin qu'il comprenne que vous voulez vous libérer d'un carcan, sans être contre lui. Ce n'est pas de l'insoumission, mais une recherche vitale, qui correspond souvent au mitan de la vie. Votre couple peut être enrichi par une telle remise en question. C'est dans ces moments-là que vous ressentirez une ambivalence à l'égard de vos parents. Ceux qui ont pris soin de vous et que vous aimez, sont aussi ceux qui vous ont empêchée de grandir, et pour lesquels vous ressentez de la colère. Il est important de garder l'équilibre. Vous pouvez honorer vos parents pour tout ce qu'ils vous ont donné, à commencer par la vie. Cependant, il est important que vous appreniez à dire  non  à ce qui n'est pas bon pour vous. Vous seule pouvez reconnaître ce qui ne vous convient pas. Il vous faudra du courage. Il ne suffit pas de penser, mais d'exprimer par la parole ce que vous ne voulez plus, de rendre visible vos intentions. Peut-être avez-vous peur ? Une mauvaise autorité est toujours menaçante, fondée sur la crainte. Une raison de plus pour vous en libérer. Fortifiez votre estime de vous-même, faites valoir la personne que vous êtes. Entourez-vous de personnes qui vous aideront à faire émerger ce que vous avez en vous. Travaillez avec patience et persévérance. En conclusion : Apprenez à reconnaître ce qui vous fait vivre.