A l’ombre des choses d’Anatole Edouard Nicolo

Ce livre est l’une des belles surprises de cette fin d’année 2024. Un livre remarqué par les libraires et les critiques et bénéficiant d’un formidable bouche à oreilles de la part des lecteurs. « A l’ombre des choses » est le premier roman d’Anatole Edouard Nicolo. C’est surtout une formidable déclaration d’amour à la vie et à la littérature. Autofiction assumée, voilà l’histoire d’un gamin qui aurait pu vriller mais qui, par les hasards, heureux, de l’existence et les belles rencontres du destin, a pu se relever et s’inventer un avenir. Une petite ville de province, un couple amoureux, tous deux artistes, un duo fantasque, un rien bohème, et deux beaux enfants, deux garçons. Et puis l’amour qui s’enfuit, le couple qui se sépare, l’argent qui vient à manquer et les enfants ballotés du foyer social où se retrouve la mère au squat où atterri le père. A l’adolescence, l’ainé des deux enfants se rêve rappeur. Il a tellement de choses à exprimer, un haine au fond du coeur. Il part pour Paris, laissant son cadet encore plus désemparé. Ce cadet, c’est Anatole Edouard Nicolo, le gamin devenu adulte qui, avec une écriture à la fois moderne, vive, acérée, mais aussi sensible, pudique et poétique, va nous raconter son adolescence et son entrée dans la vie d’adulte. Avec ses mots, touchants, il va nous dire cette famille déchirée où malgré tout on s’aime sans savoir se le dire, où chacun essaie de se reconstruire sur les ruines fumantes d’un bonheur disparu et comment, lui, a su faire faire de ses embûches, de ces galères, un chemin de résilience. Pour Anatole, dans cette petite ville de l’ouest de la France où on tourne un peu en rond, il y a les potes du collège, pas toujours très fréquentables mais qui rendent la vie tellement plus exaltante, il y a le foot et l’inatteignable rêve de devenir un professionnel du ballon rond et puis il y a surtout ces rencontres, souvent anodines mais qui forgent un être et lui ouvrent des horizons, ces gestes, ces sourires, ces petits mots d’encouragement qui vous font grandir et font oublier tous les autres qui ne voient en vous qu’un raté. Et comme son frère qui choisit le rap pour exprimer le fond de son cœur et de son âme, le jeune Anatole, lui, va découvrir la littérature et à la lecture des grands auteurs, et, en écho, le besoin lui aussi d’utiliser la musique des mots pour raconter, se raconter, se construire un lendemain. Voilà comment nait ce premier roman, à la fois exutoire et déclaration d’amour, peinture saisissante d’une jeunesse en souffrance mais aussi message d’espoir sur la possibilité de renaitre. « J’étais une ombre. Et je la maudissais. Je voulais que le soleil me frappe au visage, éclaire ma vie ordinaire de tous ses rayons ». Ce livre est une pépite à découvrir absolument. « A l’ombre des choses » d’Anatole Edouard Nicolo est publié chez Calmann Lévy et c’est un coup de cœur.