Essai Volvo S60 T8 2019
par AutoJournal
Nous sommes à bord de la nouvelle Volvo S60, particulière pour plusieurs raisons. La première est que cette voiture sort d’une usine américaine, donc ce n’est pas une vraie suédoise, une vraie européenne puisqu’elle sort de l’usine de Charleston aux Etats-Unis. La seconde particularité de cette voiture est qu’elle n’existera pas en diesel mais uniquement en essence, et même plus fort que cela, uniquement en hybride assez puissant puisqu’en version de base elle sera à 390 ch, et il y a une version Polestar Engineered de 405 ch. Dans ce positionnement, on imagine de suite que Volvo a sélectionné une certaine clientèle et ne s’adresse donc pas aux versions bas de gamme de ce segment premium. En mode tout électrique, la voiture est capable de réaliser 54 km dans les meilleures conditions. Dans la vie réelle, comptez entre 30 et 40 km, ce qui doit être suffisant pour un usage quotidien et pour autant qu’on n’a pas un parcours ou très vallonné ou le pied très lourd qui en accélérant violemment entraîne le réveil du moteur thermique. Peut-être que la plus grand qualité de cette Volvo S60 est cette harmonie entre les deux moteurs, d’une part le moteur essence, d’autre part le moteur électrique, qui travaille très souvent ensemble, mais de façon judicieuse : quand l’un se coupe, l’autre se met en action, le passage est toujours extrêmement doux. C’est vraiment agréable de rouler dans cette voiture pour cette raison. Sur le papier, la voiture a 390 ch : n’en conluez pas qu’on a à faire à une voiture sportive, même si l’apparat dans cette version R-Design peut donner le change, l’illusion d’une voiture sportive. Il n’en est rien : quand on est au volant de cette voiture, on est au volant d’une voiture très sûre, mais absolument pas sportive. Quant aux 390 ch, évidemment je ne les ai pas comptés, mais quand on est derrière le volant, on a quand même l’impression qu’ils ne sont pas tout à fait là, pas tous présents au moment où vous accélérez. Pour cette S60 et cette motorisation puissante, Volvo a fait le choix d’une suspension ferme, trop ferme… Sur une route classique, une autoroute, pas de problème : le confort est élégant, si on peut le qualifier ainsi, sans qu’il ne devienne jamais soyeux. C’est tout à fait acceptable, les sièges sont comme de coutume chez Volvo excellents. En revanche, dès qu’il se présente des obstacles tels que des « casse-vitesse » ou des trous dans la chaussée, la voiture est extrêmement ferme, extrêmement sèche, beaucoup trop. En tout cas beaucoup trop par rapport à la philosophie de la voiture. C’est probablement le plus gros défaut qu’on puisse lui reprocher, mais il est marquant, et il est vraiment regrettable que Volvo n’ait pas trouvé de solution plus acceptable car la voiture roule avec des roues de 18 pouces, ce qui est beaucoup mais pas exceptionnel. Des voitures avec des roues plus grandes, de 19 et 20 pouces, obtiennent des résultats bien supérieurs, bien plus moelleux. Volvo a donc fait le pari d’une motorisation puissante, haut de gamme, et forcément cela se traduit dans les tarifs : l’entrée de gamme de cette voiture est aux alentours des 60000 €, peu importe la finition, si vous optez pour une R-Design ou une inspiration qui est plutôt à vocation luxueuse.
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