L’Europe traverse sa plus grande épidémie de grippe aviaire jamais observée
par LeHuffPost
SANTÉ - La grippe aviaire est plus dévastatrice que jamais en Europe et, plus inquiétant, elle s’étend sur l’ensemble du continent. Les dernières données sur l’épidémie, publiées ce lundi 3 octobre par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et le laboratoire de référence de l’UE, sont accablantes.Entre 2021 et 2022, 2 467 foyers de grippe aviaire (H5N1) ont été recensés chez la volaille en Europe. Pour cette raison, 47,7 millions d’oiseaux ont été abattus dans les zones touchées. 187 foyers ont également été détectés chez les oiseaux captifs, avec 3 573 dépistages positifs de la maladie.Mais au-delà des chiffres, une autre inquiétude pour les scientifiques : l’étendue géographique du virus. Chez les oiseaux sauvages, des cas sont recensés depuis le sud du Portugal et balaient toute l’Europe, jusqu’à l’Ukraine. Cela concerne 37 pays européens.Le rapport s’attarde également sur une période précise de l’année : du 11 juin au 9 septembre 2022. Sur cette période, le nombre d’animaux contaminés était anormalement élevé alors que la grippe aviaire chez les animaux devrait être en déclin à ce moment-là. La période la plus propice au développement de la maladie est souvent balisée du mois d’août au mois de novembre, pendant la migration des oiseaux.Au total, 16 pays européens étaient concernés sur cette période et des foyers mortels chez les oiseaux de mer (goélands, mouettes…) ont été signalés sur les côtes nord-est du continent. C’est le cas notamment en France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.« Heureusement, il n’y a eu aucune infection humaine lors des récentes épidémies de grippe aviaire dans l’UE, précise Andrea Ammon, directrice de l’ECDC. Cependant, plusieurs groupes de personnes, principalement ceux qui travaillent dans le secteur animal, courent un risque accru d’être exposés à des animaux infectés ».Même si les chiffres peuvent être impressionnants, aucune transmission à l’homme n’a été détectée en Europe. Cependant, l’ECDC souligne l’importance de se protéger et de renforcer toutes les mesures barrières pour les personnes travaillant auprès des animaux qui peuvent contracter la maladie.Ainsi, les employeurs sont invités à ajuster les mesures de sécurité sur le lieu de travail de chaque personne en contact avec ces animaux, en effectuant notamment davantage de contrôles liés à l’entretien et à l’hygiène dans les établissements exposés.« Le dépistage de la grippe zoonotique doit également être envisagé chez les patients atteints d’une maladie respiratoire aiguë sévère d’origine inconnue, ainsi que chez les patients gravement malades ayant déjà été exposés à des animaux », souligne le rapport.
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