Zimbabwe. Putsch contre Mugabe ou purge pilotée par le régime ?

par Ça Zap - Zapping TV

Zimbabwe. Putsch contre Mugabe ou purge pilotée par le régime ? L'armée a pris position mercredi dans les rues de la capitale du Zimbabwe Harare lors d'une opération destinée, selon elle, à éliminer des "criminels" de l'entourage du président Robert Mugabe, qui règne d'une main de fer sur le pays depuis 1980. En ce mercredi matin, la situation est on ne peut plus confuse au Zimbabwe. Des troupes ont en effet pris le contrôle de certains points de la capitale, Harare. Peut-on parler de « putsch » ? Le régime du dictateur Robert Mugabe est-il menacé ? Assiste-t-on au contraire au démarrage d'une purge initié par les durs du régime avec la complicité des chefs de l'armée qui croquent depuis longtemps au gâteau minier et commercial zimbabwe ? Les éléments de réponse ne manquent pas mais ils ne permettent pas, pour l'heure, d'affirmer qu'un coup d'État a eu lieu dans ce pays d'Afrique Australe dirigé par une clique familiale, en crise financière et alimentaire chronique et qui survit grâce à la bienveillance de son voisin sud-africain. D'ailleurs, l'Afrique du Sud suit de près les développements au Zimbabwe. D'une part, à l'époque de la lutte contre le régime de l'apartheid, le Congrès national africain, le parti de Nelson Mandela, pouvait compter sur le soutien logistique et politique de Mugabe, autre "freedom fighter" d'obédience marxiste, ce qui fait que Pretoria est redevable à Harare. D'autre part, entre un et cinq millions de Zimbabwéens ont migré en Afrique du Sud qui craint en cas de troubles majeurs un afflux encore plus grand de Zimbabwe par sa frontière nord et sa frontière ouest. Un putsch ? La prise de position du chef d'état-major lundi (le général Constantino Chiwenga, a adressé un avertissement sans précédent à la Zanu-PF, le parti présidentiel, pour dénoncer l'éviction la semaine dernière du vice-président Emmerson Mnangagwa), la présence de troupes en armes dans certains secteurs clé de la capitale et le communiqué militaire de mardi soir accréditent cette hypothèse. Sauf qu'à aucun moment les militaires n'ont annoncé qu'ils entendaient renverser le régime. « Nous visons uniquement des criminels de son entourage (Mugabe), qui commettent des crimes à l'origine de souffrances économiques et sociales dans le pays, dans le but de les traduire en justice », a déclaré le général SB Moyo, chef d'état-major logistique, lors d'une allocution télévisée. « Dès que nous aurons accompli notre mission, nous pensons que la situation reviendra à la normalité », a-t-il ajouté.

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