La grande récession de 2008-2009 fait ressurgir nombre de questions de fond que les dirigeants économiques et politiques avaient laissées de côté dans le climat trompeur des années de belle croissance du début de la décennie : régulation des banques, gestion des monnaies, équilibres commerciaux. Ces questionnements nécessaires se font jour au milieu d’une perception dérangeante, celle de la fin de la domination de l’Occident sur le reste du monde. Que l’Occident, et tout spécialement son chef de file consacré, les États-Unis d’Amérique, ait été le grand organisateur de son « déclin » historique, constitue sans doute la dernière grande ruse de l’Histoire.
Les multinationales française sont la principale force de frappe du pays pour faire face aux défis économiques de l’après crise. Mais si la France ne retrouve pas les moyens de se doter d’une politique industrielle volontariste, elle risque de se priver de ses meilleures capacités de rebond. Une stratégie offensive passe par la mise en œuvre d’une action concertée avec les grandes entreprises de nationalité française qui forment l’essentiel de notre potentiel pour conquérir les marchés internationaux.
Partout les Etats interviennent ouvertement pour soutenir leurs champions nationaux. Nous avons, à l’inverse, décidé de vouer aux gémonies les politiques volontaristes. Mais l’effort de l’Etat, et donc de la nation, ne peut être sans contrepartie. L’Etat doit épauler les grands groupes dans leur conquête de PDM à l’étranger et leur permettre d’entraîner les PME. Ce renouveau du lien entre le pays et ses multinationales doit se faire sous le sceau de la réciprocité : la croissance des entreprises à l’étranger, et notamment dans les pays émergents, doit avoir des retombées positives pour l’économie et l’emploi dans l’Hexagone.
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