Xerfi Canal présente l'étude "World Defence Contractors", réalisée par Kathryn McFarland, Chargée d'études Xerfi Global.
Le leadership militaire américain ne sera plus jamais ce qu’il a été sous l’administration Bush. L’heure est à l’austérité outre-Atlantique, et les heures fastes du Pentagone sont clairement derrière lui. A court terme, les grands équilibres ne seront pas bouleversés, mais il est certain que l’on s’achemine vers un monde de plus en plus éclaté.
L’intervention militaire en Libye a montré une fois de plus la puissance et la portée de l’armée américaine. Même à 1 000 kilomètres de la Corse, impossible pour la France et ses alliés d’intervenir en Libye sans l’appui des bombardiers, des drones, des destroyers et des services de renseignement américains. Il faut dire que les Etats-Unis, c’est 43% des dépenses militaires mondiales en 2010. Avec un budget d’environ 700 milliards de dollars, le pays dépense plus que les dix huit autres pays qui le suivent dans le classement.
L’armée américaine sort en effet d’une décennie exceptionnelle. On le voit sur ce graphique, le budget de la défense aux Etats-Unis a bondi de 80% entre 2000 et 2010. C’est 4 fois plus que l’ensemble du budget, qui a progressé sur la même période d’environ 20%. Au-delà d’enjeux politiques, il est bien entendu question d’économie. Les Etats-Unis le savent bien et contrôlent 47 des 100 plus grands fabricants d’armes au monde. Ces groupes génèrent des emplois hautement qualifiés et non délocalisables. C’est également un enjeu technologique puisque les satellites, l’énergie nucléaire, Internet par exemple sont toutes des technologies dérivées d’applications militaires. Mais la crise de la dette est passée par là. Pour 2012, le budget de la défense américain sera stable, tandis que les dépenses liées à la présence en Irak et en Afghanistan seront réduites de 25%.[...]
Aurélien Duthoit
Directeur d'études Xerfi Global
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