Violences sexuelles. Luc Besson accusé par plusieurs femmes.
par Ça Zap - Zapping TV
Violences sexuelles. Luc Besson accusé par plusieurs femmes. Le site Mediapart a dévoilé lundi des récits de femmes qui accusent le réalisateur de cinéma Luc Besson, d'agressions sexuelles, quelques mois après que le cinéaste a fait l'objet d'une plainte pour viol déposée le 18 mai par l'actrice Sand Van Roy. Le producteur et cinéaste Luc Besson fait l'objet de nouveaux soupçons d'agressions sexuelles. Mediapart a recueilli le témoignage de plusieurs femmes qui relatent des relations contraintes ou intimidations présumées que le réalisateur leur aurait imposées. Ces accusations surviennent des mois après la tempête liée à l'affaire Weinstein et la vague d'accusations et de libération de la parole qui s'en est suivie, principalement aux Etats-Unis. En mai dernier, l'actrice belgo néerlandaise Sand Van Roy, qui apparaît dans Valerian et la cité des mille planètes et Taxi 5, a déposé plainte contre Luc Besson pour viol, après une agression qui se serait déroulée à l'hôtel Bristol à Paris. Des accusations démenties par le réalisateur et mises à mal par des résultats d'analyse toxicologiques. Le 6 juillet dernier, elle a déposé une nouvelle plainte concernant d'autres faits contenus dans des auditions tenues en mai et juin. À Mediapart, elle décrit deux ans de relation tumultueuse, régie par la peur et l'emprise, ponctuée de relations sexuelles violentes. La jeune femme estime qu'elle était devenue « une marionnette ». Bien qu'incitée par ses proches à porter plainte, elle s'y refuse, par crainte de représailles : « Mais qu'est-ce qu'on va dire ? "Que je veux porter plainte contre Luc Besson ?" On ne peut pas. On ne dit rien. Ce n'est pas possible. » La première plainte de l'actrice agit comme un détonateur pour celle qui témoigne sous le nom d'Amandine auprès de Mediapart. « Enfin, quelqu'un parle. Allez, j'y vais moi aussi », confie-t-elle. Ancienne collaboratrice de Luc Besson, elle a travaillé sur plusieurs de ses castings entre 2000 et 2005 chez EuropaCorp, puis au sein d'une de ses fililales Dog Productions. « Je risque tout pour obtenir justice » Vendredi 6 juillet, Amandine a écrit au procureur de la République de Paris pour dénoncer des faits qu'elle qualifie de « harcèlement moral et sexuel permanent ». Il « arrivait ainsi fréquemment dans mon dos pendant que je coachais des acteurs et m'embrassait dans le cou », relate-t-elle. « À chaque fois que nous prenions l'ascenseur ensemble, il m'embrassait de force, me mettant sa langue dans la bouche, et bien que je le repousse, il me prenait dans ses bras et me touchait les seins et les fesses ». Selon une autre employée, Luc Besson décrit comme un homme très « tactile », adepte des « câlins » l'aurait fait asseoir à plusieurs reprises sur ses genoux. « Avec certaines actrices, il était très entourant, et il avait un côté paternaliste avec les jeunes femmes. Mais c'était affectueux plutôt, renforcé par son côté nounours », considère pour sa part Sophie Lévy, qui fut deuxième assistante-réalisatrice sur Le Baiser mortel du dragon. Plusieurs femmes ayant travaillé avec Luc Besson affirment n'avoir jamais reçu la moindre proposition inappropriée du réalisateur, précise encore Mediapart. « Je risque tout pour obtenir justice, et pour aider n'importe quelle femme qui est obligée de subir des violences de la part de son patron », souligne Sand Van Roy à Mediapart. Peu de dénonciations en France L'enquête du média en ligne révèle que plusieurs femmes ont contacté l'actrice italienne Asia Argento, une des figures de proue du mouvement #MeToo et une accusatrice du producteur Harvey Weinstein, après son discours coup de poing en clôture du Festival de Cannes en mai. Elles « veulent parler, le problème c'est que c'est un enfer judiciaire, et qu'elles ont très peur, notamment à cause de leurs carrières de jeunes actrices », explique l'actrice. « Moi je n'ai parlé que 20 ans après, et j'ai mis beaucoup de temps pour comprendre ce qui m'était arrivé [...] » Sollicité par Mediapart, Luc Besson a refusé de répondre à ces accusations. « Les sujets que vous mentionnez font l'objet d'une enquête en cours », a fait savoir son avocat, Thierry Marembert, précisant que le réalisateur « réserv (ait) ses réponses aux enquêteurs ». En France, il y a eu très peu de dénonciation de harceleurs. A l'exception d'une Florence Darel ayant révélé avoir été harcelée par le producteur Jacques Dorfmann, aucune actrice n'a dénoncé publiquement un homme, ni aucun groupe de comédiennes ne s'est exprimé pour en démasquer un dans le cinéma français. Les rares actrices françaises qui ont pris la parole, comme Léa Seydoux et Emma De Caunes, se sont manifestées pour dénoncer Harvey Weinstein.
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