Violences familiales : trois murs en mémoire de trois enfants battus à mort

par leparisien

Aliya, 4 ans, est morte sous les coups de son beau-père dans sa salle de bain. Le mur qui séparait son enfer quotidien de celui de son voisin ne mesurait que 22 cm. Pourtant, personne de l'autre côté du mur ne l'a aidée. Même fin tragique pour Dylan, 4 ans, battu à mort dans sa chambre ou encore pour Nicolas, mort dans son salon après avoir subi de multiples coups et sévices...En France, un enfant meurt tous les cinq jours suite à des violences familiales. Pour alerter le plus grand nombre, l'association Innocence en Danger a mené une campagne choc place de la République ce jeudi à Paris. En érigeant trois murs au centre de la place qui rappellent le calvaire subi par Aliya, Dylan et Nicolas, l'association a voulu ainsi matérialiser « ce qui peut nous séparer du pire ». But de l'opération : inciter chaque citoyen à avoir le réflexe de signaler des violences faites sur des enfants, violences qui ont malheureusement explosées pendant le confinement. En mars, le 119 avait reçu 20% d’appels en plus. Les appels considérés comme urgents avaient même augmenté de 60%. Mais les signalements restent toutefois insuffisants. Près de 60% des personnes soupçonnant des maltraitances sur un enfant n'agissent pas.  « A chaque fois qu'il y a des homicides, on s'aperçoit que la plupart du temps, les voisins étaient au courant, qu'ils avaient entendu des cris. Mais qu'aucun n'avait osé intervenir », lance Gilles Lazini, médecin en Seine-Saint-Denis et coordinateur de campagnes contre les violences sur les mineurs.« On ne peut pas se cacher derrière un doute, c'est trop grave. Quand il y a le feu, on appelle bien le 18. Alors lorsqu'on est témoin de violences, lorsqu'on entend les pleurs et les cris d'un enfant, il faut appeler le 119, insiste Barbara Arbib, chargée de communication chez Innocence en danger ». Le 119, ligne téléphonique du service « Allô enfance en danger » reste gratuit et anonyme. Il est ouvert tous les jours, 24h/24. Les violences faites aux enfants, exercées huit fois sur dix dans un cadre familial, sont le premier facteur de risque de tentative de suicide, d'addictions chez les jeunes et de décrochage scolaire.

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