Ville et campagne marchent ensemble contre le racisme
par Ouest France
Ce mercredi 3 juillet, un collectif de femmes venu des quartiers populaires de Rennes a pris le train pour Châteaubriant (Loire-Atlantique) pour y rejoindre un rassemblement baptisé Réveillons la résistance. Ils ont marché ensemble contre le racisme. « Le racisme, y’en a marre ! Le fascisme, y’en a marre ! » Marchant d’un pas décidé et chantant sans discontinuer, le petit groupe d’une vingtaine de marcheuses et marcheurs du « grand déplacement » ne sont pas passées inaperçus lors de leur traversée de Rennes, hier. Objectif : rejoindre la gare à pied, depuis le quartier populaire de Villejean, pour faire entendre leur opposition à l’extrême droite et se rendre à Châteaubriant (Loire-Atlantique) en train, pour rejoindre le collectif citoyen Réveillons la résistance.« On peut faire entendre notre voix »L’idée a germé au sein de l’association Kuné, des femmes des quartiers de Rennes qui luttent contre les discriminations et les violences conjugales, et a rencontré un écho au sein de la communauté féministe et des militants du secteur de Châteaubriant opposés à l’extrême droite.« Femmes des quartiers et des campagnes, si on se mobilise ensemble on peut faire entendre notre voix », s’enthousiasme Martine Doua Beaujouan, animatrice culturelle au sein de l’association rennaise Bougainvilliers.« Moi, je suis maman de deux enfants métis et binationaux. Cela fait trente ans que je vis en France et je marche pour dire que je veux vivre dans ce pays. Avec mon association, je porte un projet de crèche en quartier prioritaire. Je participe au bien-être de ce pays ! Je ne comprends pas : Marine Le Pen est aussi une maman, pourquoi veut-elle empêcher les autres femmes de vivre pleinement ? »Le long du parcours, les regards des passants sont étonnés, parfois complices, parfois distants.Une fois descendue du train, la petite troupe arrive au pied du château de Châteaubriant, où des membres du groupe Réveillons la résistance, de plusieurs syndicats et de la Confédération paysanne les attendent.« Les problèmes communs entre nos quartiers et les campagnes, il y en a tellement : l’isolement, les violences faites aux femmes, le pouvoir d’achat… », liste Régine Komokoli, aide soignante et conseillère départementale écologiste d’Ille-et-Vilaine. « En faisant ce “grand déplacement” à Châteaubriant, on montre qu’on est solidaires pour réussir à changer les mentalités. »Le choix de se rassembler dans le Castelbriantais n’a pas été fait au hasard. La mémoire locale se souvient que 27 prisonniers politiques furent fusillés en 1941 à la carrière de La Sablière, par les forces nazies et les collaborateurs français d’extrême droite.
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