VIDÉO. Utiliser l'océan comme une éponge à CO², un pari contre le réchauffement climatique
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Dans le port de Los Angeles, une étrange barge recouverte de tuyaux et de réservoirs abrite une idée qui promet de faire des vagues: se servir de l'océan comme d'une éponge à CO², pour retirer ce gaz à effet de serre de l'atmosphère. Une équipe de scientifiques de l'université UCLA travaille depuis deux ans sur ce projet ambitieux pour lutter contre le réchauffement climatique, nommé SeaChange. Mais le principal puits de carbone de la planète est en danger: l'océan s'acidifie et l'élévation des températures diminue sa capacité d'absorption. L'équipe souhaite l'augmenter, grâce à un procédé électrochimique qui retire le CO² contenu dans l'eau de mer.« Si on arrive à éliminer le dioxyde de carbone présent dans les océans, on renouvelle essentiellement leur capacité à capter du dioxyde de carbone supplémentaire de l'atmosphère », résume Gaurav Sant, , directeur de l'Institut de gestion du carbone (ICM) de UCLA. Comme lorsque l'on presse une éponge pour récupérer son pouvoir d'absorption. Les ingénieurs ont donc développé une mini-usine flottante sur un bateau d'environ trente mètres de long, qui pompe l'eau de mer et la soumet à une charge électrique. L'électrolyse déclenche une série de réactions chimiques qui finissent par neutraliser le CO² initialement contenu dans l'eau. Il se retrouve piégé dans une fine poudre blanche qui contient du carbonate de calcium, un élément que l'on retrouve dans la craie, le calcaire ou les coquillages, et du bicarbonate de magnésium. L'ingénieur est persuadé que le processus n'aura pas d'impact sur l'environnement marin, une intuition qui reste à confirmer. Outre le retrait du CO² de l'atmosphère, le procédé produit également de l'hydrogène, un gaz essentiel à la transition énergétique qui pourrait propulser les camions, trains ou avions propres de demain. La technologie de UCLA « entre dans la catégorie des solutions prometteuses qui pourraient être suffisamment importantes pour avoir une incidence sur le climat ».Le projet doit maintenant être commercialisé par une start-up, Equatic, chargée de démontrer sa faisabilité à l'échelle industrielle et de vendre des crédits carbone aux entreprises souhaitant compenser leurs émissions. En plus de la barge de Los Angeles, un bateau similaire est actuellement testé à Singapour.
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