VIDÉO. Une journée de pêche à bord du fileyeur Mab Eol II
par Ouest France
« On va sur zone, on file avant le lever du jour, on reprend le tout et on rentre. Le but ce n’est pas de jouer en mer. Plus vite on fait, plus vite on est rentré à la maison. » Les journées de pêche commencent six jours par semaine à 2 h pour Frédéric Le Délaizir, patron du fileyeur lorientais Mab Eol II. Le moteur a peine allumé, il embarque ses trois matelots. Yoann, Baptiste et Arthur, cap vers les Birvideaux, la zone de pêche du jour, entre Groix et Belle-Île. L’objectif de la journée : la sole, le lieu, le merlan et pourquoi pas de la dorade, pêchée aux filets droits, filés et levés en quelques heures.Travail de nuit... et jour« Il faut faire une belle pêche, au moins de quoi gagner 2 300 € et même avec ça, ça fait juste car il y a des jours de vaches maigres. Il faut tous les jours chercher, c’est la traque... », explique le pêcheur. Il est déjà 3 h 30. Deux matelots sautent à l’arrière du bateau pour filer les premiers kilomètres de filets à soles, une grande guirlande d’un mètre de hauteurs tendue sur les fonds vaseux ou sableux. Un seul marin pourrait suffire, mais Frédéric, même s’il garde un œil sur l’écran qui retransmet les images de la caméra filmant le pont arrière, préfère qu’ils soient deux. La sécurité avant tout. Et pas question de s’y aventurer sans un VFI, un vêtement à flottabilité intégrée. Il allume aussi le répulsif à dauphins. « Ce n’est pas obligatoire sur mon bateau, mais c’est pour montrer qu’on fait quelque chose. On n’est pas là pour pêcher des dauphins. »On file à 8 nœuds quelques kilomètres de filets à soles et le temps file. En une heure, tout est déposé. Il est temps de faire cap sur des fonds rocheux pour filer les filets à lieux, des filets droits, plus large, de 10 mètres de hauteur. 5 h 45, le soleil commence à pointer. À peine le deuxième filet mis à l’eau, on récupère le premier, puis le deuxième, quelques dizaines de lieus, autant de merlans. « Ce n’est pas le meilleur coup de l’année. Espérons que la sole est là. » Contrairement au chalut où s’il est remonté vide, on peut tenter sa chance ailleurs avant de rentrer. Pas de seconde chance avec le filet. Une pêche propre« Quand tu n’as rien dans tes filets, tu rentres avec rien ! Mais j’aime bien ce type de pêche car c’est propre, il n’y a pas de déchets. On suit le poisson. S’il n’est pas là, on redescendra », confie le marin les yeux sur sa carte électronique où apparaissent les tracés des filets qu’il a déposés et retiré ces dernières semaines. Repasser le lendemain sur ses traces ou celle d’un autre bateau, et c’est l’assurance de ne pas faire une belle pêche, mais il faut aussi se souvenir des lieux où « ça travaillait bien » pour y retourner plus tard. La traque…On faisant cap sur les filets à soles, les matelots étripent le poisson à l’arrière. Une fois que les filets sont lancés, il n’y aura pas de temps mort d’ici le retour au port. Les soles ne sont pas nombreuses mais elles sont là. Une cinquantaine. Une petite journée. Le merlan sera vendu 10 € le kg, le lieu aussi, et la sole 20 € à la criée, la nuit prochaine, à partir de 3 h 30. La vie ne s’arrête jamais au port de pêche, surtout la nuit.
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