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VIDÉO. « Une bouffée d’air pur » : le voilier Saga fait souffler les agriculteurs dans leur quotidien

par Ouest France - La sélection de la rédaction

Emmener des agriculteurs en mer pour les sortir de leur quotidien, c’est le projet de l’association Le Saga porté par Florentine Leloup, la fille, et Éric Meunier, le père. Avec le programme « Du paysan à l'océan », ils proposent depuis deux ans des sorties au large de Ouistreham sur le voilier familial de 12 mètres aux professionnels en difficulté. Lire aussi : À bord du navire « Saga », les agriculteurs en difficulté peuvent faire une sortie en merTrois générations et un voilier Derrière ce projet solidaire, il y a d'abord une histoire de famille. Épris de voyage, Jean-Pierre Meunier, le père d’Éric Meunier et le grand-père de Florentine Leloup, entame la construction du voilier en 1981. Mais sept ans plus tard, un accident vient le clouer dans un fauteuil. Le navire est alors vendu.En 2018, son fils retrouve la trace du bateau en tombant par hasard sur une petite annonce dans un magazine spécialisé. Après vérification auprès de l’annonceur et consultation de sa fille Florentine, Éric se décide à racheter le voilier pour le ramener dans la famille. « C’était le rêve de mon père qu’il navigue, confie-t-il. Je me suis dit : "Il faut réaliser son rêve et en même temps ça va être le mien". »Après deux années de travaux, la surprise est dévoilée en grande pompe à Jean-Pierre Meunier, entouré de sa famille et de ses proches. Trente ans après la naissance du projet, le Saga peut enfin prendre le large.Un réseau solidairePour répondre au handicap de Jean-Pierre Meunier, le voilier est pensé sous l'angle de l'inclusivité. L'objectif, pour Florentine Leloup, est de pouvoir faire monter à bord des personnes qui ont rarement l'occasion de sortir en mer. « On voulait du sens, on voulait partager, appuie-t-elle. Le format associatif était celui qui y répondait le mieux. » À son lancement, les premiers partenaires de l'association se révèlent être des agriculteurs laitiers. « L’année où on a commencé ce chantier est une année où le mal-être agricole a été mis sur le devant de la scène, relate la jeune femme. Tout le monde a découvert d’un seul coup qu’un agriculteur se suicide tous les deux jours. » Florentine propose alors un partenariat aux agriculteurs de l'Apli, l'Association des producteurs laitiers indépendants, avec qui elle travaille. Parallèlement à la construction du navire, se développe ainsi un véritable réseau d'agriculteurs fondé sur la solidarité. Un système vertueux qui permet de détecter les professionnels en souffrance afin de leur proposer une « bouffée d'air pur » dans leur quotidien.