VIDÉO. Un mort dans un incendie à Saint-Nazaire : les riverains entre colère et tristesse
par Presse Océan
La trentaine de locataires d’un petit immeuble situé à l’angle des rues Bertholet et de Pornichet ont été réveillés par la fumée d’un incendie qui s’est déclaré vers 6 heures ce mardi 16 novembre 2021. Ce médecin généraliste habitant le quartier depuis 2017 a été le premier sur place à porter secours à deux personnes allongées sur le trottoir, devant la devanture de l’ancienne boucherie à l’angle des rues Claude-Bertholet et de Pornichet. « Il était 6 h 30 ou un peu après. L’un d’eux était dans un état très critique. Intoxiqué, il ne réagissait plus. L’autre était blessé », témoigne cet ancien praticien du Samu. « Le chauffeur d’un engin de chantier avec une nacelle qui était garé à côté a pu sortir des gens. C’est un héros ce gars ! », tient à souligner le médecin.L’immeuble de deux étages avait été transformé il y a quelques années en appartements, loués à des travailleurs immigrés pour la plupart. Des migrants étaient aussi logés-là. Lorsque le feu s’est déclaré aux alentours de 6 h ce mardi 16 novembre, dans un logement au 2e étage, ils étaient une trentaine à dormir-là.Quand les pompiers sont arrivés à 6 h 45, l’un des deux locataires qui s’étaient défenestrés pour échapper aux flammes était décédé et l’autre en urgence absolue, précise le rapport des pompiers, venus en nombre, tant humainement (83) qu’au plan des véhicules dépêchés (39, dont quatre lances).Le sinistre a pu être maîtrisé à 10 h 40. Les pompiers sont en train de sécuriser le bâtiment en dégageant les décombres et en procédant à une reconnaissance à l’aide de drones.▶ Entre colère et tristesseCe mardi matin, plusieurs riverains balançaient entre colère et tristesse : « Cela fait deux ans que l’on dénonce des dysfonctionnements dans cet immeuble », évoque le médecin, « avec la peur que ce qui devait arriver est arrivé… ».Un comité de riverains s’est constitué il y a quelques mois « à la suite de la tentative de meurtre en avril, après une rixe qui avait commencé place du Commando », raconte cette riveraine de la rue Bertholet. Elle a aidé une dizaine de personnes à sortir par son toit-terrasse.« Une réunion a eu lieu à la mairie en mai [2021] et nous avons envoyé fin juin à Mme la procureure de la République un courrier, signé par 30 personnes, répertoriant tous les problèmes constatés ». Resté lettre morte. Tous les pouvoirs publics étaient donc au courant. « Et vous savez ce que vient de me dire le sous-préfet ? (Michel Bergue était présent sur le lieu du drame, comme le maire David Samzun), s’emporte cette autre riveraine, qu’il n’était pas au courant de ce qui se passait dans cet immeuble occupé par beaucoup d’immigrés et tenu par un marchand de sommeil ! Oui, il y a de la colère et de la tristesse car il y a un mort, peut-être d’autres, redoute-t-elle. Notre collectif de riverains va engager une action. On ne sait pas encore sous quelle forme, mais on n’en restera pas là. »Abdalla, maçon égyptien d’une trentaine d’années loge ici « depuis 2 ans ». « Moi j’habite au rez-de-chaussée dans un appartement d’un peu moins de 50 m² pour un loyer de 500 € par mois. Je ne connais pas la victime, je n’ai pas de contacts avec les autres. Toutes mes affaires sont détruites et je ne sais pas où je vais dormir ce soir. » Quelques locataires ont pu récupérer des affaires dans les logements moins touchés par les flammes. L’un d’eux a ainsi pu sauver une télé, déposée sur le trottoir. Le propriétaire de l’immeuble domicilié dans la Vienne est attendu sur le lieu du drame.Une conférence de presse est organisée par le maire David Samzun à 15 h 30. La Ville est en train de trouver des solutions d’hébergement.
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